Felice Lasco revient dans son pays après une très longue absence. L’histoire s’attache aux pas de cet homme, étranger à sa propre ville, et qui interpelle le spectateur par son mystère.  Qui est-il ? Pourquoi n’est-il plus totalement capable de s’exprimer dans sa langue maternelle ? Que cherche- t-il ? Ou qui le cherche ?
La nostalgie se définit comme le mal du pays, le regret mélancolique d’une chose révolue, comme l’enfance. Nous y sommes, ce retour à Naples est une triple quête. Felice va d’abord retrouver sa mère dont il est séparé depuis 40 ans. Deux scènes empreintes de tendresse pour lui, de simplicité et de confiance pour elle.
Felice retrouve ensuite sa ville, il l’arpente, il a besoin d’une carte pour en dessiner les contours et faire remonter les souvenirs de sa jeunesse. Les retours dans le passé se font au moyen d’un autre format d’images. La ville est filmée entre ombres, lumières et mouvements. Felice est toujours en déplacement dans des ruelles sombres, étroites, à flanc de roche. Les images partent presque toujours vers le haut et les maisons semblent écraser le personnage, l’observer depuis les fenêtres étroites, le surveiller. La ville est sous l’emprise de la Camorra et l’atmosphère y est étouffante.
Felice voudrait également retrouver son ami d’enfance. Dans cette recherche, il sera aidé par Don Luigi, le prêtre engagé du quartier de la Sanità, celui qui s’efforce de sauver les âmes des défunts et des vivants. Felice et Don Luigi ne semblent cependant pas poursuivre le même but.
La nostalgie est un état d’âme subtil, lié à l’évocation de notre passé, où bonheur et malheur se trouvent entremêlés.

Sources : Positif novembre 2022. Dossier de presse.