Mickey and the Bear, premier long métrage d’Annabelle Attanasio, nous entraîne dans le Montana aux Etats-Unis. Bien loin des paysages légendaires de cet état, Mickey et son père Hank peinent à survivre dans leur caravane. Mickey est une adolescente de terminale qui vit seule avec son père depuis la mort de sa mère. Hank, vétéran de la guerre en Irak, noie sa dépression chronique dans l’alcool et les drogues. Tout et tous la destinent à rester auprès de ce père qui compte plus sur elle que sur lui-même, et qui lui répète, en la culpabilisant sans cesse, que sans elle, il ne serait rien. Elle sait qu’il a raison, mais aussi qu’à force de patience, elle pourrait peut-être le sauver… alors, avec courage, elle assume son rôle de soutien financier, moral et physique.
Son petit ami a tout planifié pour leur avenir : mariage, enfants, moto incluse ! Lorsqu’un nouvel arrivant dans sa classe lui offre d’autres possibilités, Mickey s’interroge  : doit-elle fuir pour survivre ? Rien ne l’oblige à l’immobilité à part le rôle qu’elle s’est donné… D’autant que les rôles et les femmes se confondent de plus en plus dans l’esprit embrumé de son père…Aura-t-elle la force, dans un sursaut salutaire, de briser le soutien affectif qu’elle apporte à ce père qui ne sait plus comment se comporter, afin de ne pas lui laisser le temps de commettre l’irréparable?…
Annabelle Attanasio, à l’âge de 21 ans, signe une œuvre émouvante et juste, en filmant toujours à bonne distance la violence ou l’espoir, dans un Montana pauvre et dévasté où la vie est dure et la gâchette facile. Elle explore la relation entre un père et sa fille à travers le regard de la jeune adolescente. Sa caméra se place tout contre l’héroïne interprétée avec douceur et précision par Camila Morrone, fille-courage, qui a bien du mal à sourire.

Sources : cinemateaser.fr. Dossier de presse