26e Soirée courts métrages
jeudi 25 novembre 2021
19:00
Tarif unique: 5 euros
Fidèle au poste et à la Bobine, le court métrage dévoile toujours sa grande diversité, quelles que soient les circonstances, alliant visions singulières, thématiques sérieuses, humour et audaces diverses. Pour en témoigner : huit titres au programme et deux réalisateurs invités
les courts-métrages présentés :
Je suis ton père
Grenouille de cristal
L’Effort commercial
Je suis gavé
Vire-moi si tu peux
Qu’importe si les bêtes meurent
Les Extraordinaires mésaventures de la jeune fille de pierre
Hizia
1er
court-métrage
Je suis ton père
Réalisateur : Justine Le Pottier
Année : 2019
Durée : 23 min
Résumé : Non, rien à voir avec la révélation de Dark Vador ! Plus simplement l’histoire de Paul. Paul va devenir père mais n’a jamais connu le sien, dont sa mère Arlette n’a jamais voulu lui révéler l’identité. Au cours d’un déjeuner il s’arme de courage, voire de menace, pour l’y contraindre. Au pied du mur, elle consent à avouer. Il s’agit d’un homme connu. "Il est venu au salon de coiffure, puis on est montés dans la chambre". Encouragé par sa compagne Maya et son ami Tom, Paul décide de partir à la recherche de son géniteur. Née à Saint Malo le 5 mars 1983, Justine Le Pottier savait qu’elle voulait réaliser des films, mais se laissait freiner par l’obstacle de devoir suivre les cours d’une école de cinéma. Elle "monte" à Rennes puis à Paris, s’inscrit au Cours Florent, commence à jouer au théâtre, apparaît sur Internet dans des web séries, notamment "Le visiteur du futur" de 2009 à 2013. Ceci lui vaut d’être repérée par... Josiane Balasko qui la choisit comme partenaire pour sa propre pièce "Un grand moment de solitude". En 2012 elle intègre le Collectif Golden Moustache, pour lequel elle devient même scénariste. A partir de 2016 elle est la locataire d’Huguette et Raymond, alias Marion Game et Gérard Hernandez, dans la série "Scènes de ménage". Le cinéma ? Un tout petit rôle dans De battre mon cœur s’est arrêté de Jacques Audiard, puis un moins petit dans Nicky Larson et le parfum de Cupidon de Philippe Lacheau (2018). La réalisation ? Un premier essai en 2012, jamais montré. Je suis ton père est donc son vrai premier film
2ème
court-métrage
Grenouille de cristal
Réalisateur : Slony Sow
Année : 2019
Durée : 16 min
Résumé : Symbole de vie et de santé dans la culture japonaise, la grenouille veille toujours et plus que jamais sur le vigneron de Tigné, Benjamin. Huit ans après Grenouille d’hiver, présenté à la 17ème Soirée Courts de la Bobine le 11 octobre 2012, Gérard Depardieu retrouve celle qui l’avait empêché de mettre un terme à ses jours. Mais cette fois c’est lui qui fait la route, quittant ses terres de Val de Loire pour se rendre chez Miko, au pays du Soleil Levant. Celle-ci le reçoit en son petit appartement de Tokyo où, au moment de prendre le thé, il aperçoit sur une étagère du salon une photo de lui et de sa défunte épouse Louise prise quarante ans auparavant en son vignoble saumurois. "N’oubliez pas ce que vous m’avez dit. Les racines les plus profondes sont celles qui ne meurent jamais". C’est au cours du festival du film français de Yokohama, organisé par Unifrance Film, que l’actrice Eriko Takada rencontra un producteur français et décida de tenter sa chance en France. Après "Vénus et Apollon" en 2007, série TV d’après le film Vénus beauté, elle apparaît entre autres dans Carlos d’Olivier Assayas puis dans deux films de Jean-Pierre Mocky. Et surtout devient l’égérie de Slony Sow, comédien, danseur, musicien, sportif accompli, et réalisateur depuis 2000 : Les mules de Pape (2008), Parisiennes (2014), les deux Grenouilles et le long métrage qui en est en quelque sorte l’apothéose, Umami no tabi (2021). Chef étoilé près de l’abbaye royale de Fontevraud, Gérard Depardieu quitte la France pour le Japon, où il découvre l’umami, cinquième saveur du palais après salé, sucré, acide, amer. "Délicieux" !
3ème
court-métrage
L’Effort commercial
Réalisateur : Sarah Arnold
Année : 2020
Durée : 17 min
Résumé :
Pour son premier emploi, Léa prend ses fonctions de caissière dans une grande enseigne de supermarché. Elle y découvre le monde du travail, un monde régi par des lois insoupçonnées qui vont bientôt l’amener à devoir prendre position. Dans un décor vide et aseptisé, la violence du travail se confond avec celle du monde d’aujourd’hui. "Supprimer le décor crée une esthétique plus similaire à ce que j’avais fait avant", affirme la réalisatrice dont les trois précédents courts métrages trouvent en effet cohérence en leur minimalisme de moyens et de conception : Leçons de ténébres en 2010 obtint le Prix du Jury du festival de Turin, suivi de Totems en 2014 et de Parades en 2017 avec l’acteur Pascal Tagnati, ici fort probant en chef d’équipe. Née Italo-suisse en 1980 à Padoue, Sarah Arnold fut en 2006 diplômée de l’Ecole Supérieure d’audiovisuel de Toulouse, et put produire L’effort commercial en réponse à une commande de l’association Femmes et Cinéma. En 2021 elle a développé son premier long métrage, L’espèce explosive.
4ème
court-métrage
Je suis gavé
Réalisateur : Martin Darondeau
Année : 2020
Durée : 2min20
Résumé : Théoriquement, découper un gâteau c’est très facile. Il suffit de prendre un couteau et de diviser le gâteau par le nombre de convives pour obtenir des parts égales. Seulement voilà, dans les faits c’est parfois un poil plus compliqué. Vous n’aimeriez pas qu’on vous réserve la plus petite part du gâteau que vous avez vous-même cuisiné ! Je suis gavé s’inscrit dans un appel à projets du festival Nikon qui, pour sa 10ème édition, avait pour ligne le thème du partage. Martin Darondeau était là en terre d’élection puisque ses courts métrages précédents, Troc mort (2017) et Cache cash (2019) dissertent déjà avec humour (noir!) des notions d’échange et de butin
5ème
court-métrage
Vire-moi si tu peux
Réalisateur : Camille Delamarre
Année : 2020
Durée : 12 min
Résumé : Aujourd’hui c’est plan social chez Sunshine Enterprises. Homme impitoyable que l’on surnomme "le boucher", Michel est bien décidé à dégraisser la société. Pierrot, le gentil homme à tout faire de l’entreprise, ne sait pas encore qu’il est le premier sur la liste. Mais Michel ne sait pas non plus que personne ne peut résister au bagout de Pierrot. Personne ! Pour mener les deux pointures que sont Richard Berry et Patrick Timsit, il fallait un réalisateur musclé : Camille Delamarre, né le 3 octobre 1979, monteur de formation, notamment pour plusieurs films de l’EuropaCorp de Luc Besson et en particulier L’immortel réalisé en 2010 par Richard Berry avec Jean Reno et Kad Merad. Puis réalisateur : le court métrage Last call en 2013, et deux longs métrages "maison", Brick mansions (2014), remake de Banlieue 13 de Pierre Morel, et Le transporteur 4 - héritage (2015)
6ème
court-métrage
Qu’importe si les bêtes meurent
Réalisateur : Sofia Alaoui
Année : 2020
Durée : 23 min
Résumé : Dans les hautes montagnes de l’Atlas, le jeune berger Abdellah et son père sont bloqués par la neige. Leurs bêtes dépérissant, Abdellah doit s’approvisionner en nourriture dans un village commerçant à plus d’un jour à dos de mulet. Arrivé au village, il découvre que celui-ci est déserté à cause d’un curieux événement qui a bouleversé tous les croyants. Née à Casablanca, Sofia Alaoui a passé son enfance entre Maroc et Chine, avant d’entrer en cinéma via la France. Son documentaire Les enfants de Naplouse en 2015 relate l’épanouissement des enfants d’un camp de réfugiés en Cisjordanie grâce à un atelier de cinéma, tandis que Kenza des choux en 2018 déplore l’ennui engendré par la vie en cité. Désignée Talent 2021 de la Fête du court métrage, elle déclarait à la chaîne TV5 Monde que ce nouveau court, tourné en langue amazighe (berbère) se veut "non pas une critique" de son pays natal, "mais un questionnement de la société, du rapport aux traditions et de la manière dont l’individu trouve sa place dans cette société dogmatique". En préparation : un long métrage, "adaptation du court mais avec d’autres personnages et les mêmes questions développées un peu plus longuement". Egalement annoncés, Parmi nous et La meute témoignent de la même propension à un fantastique du surnaturel surgissant du quotidien.
7ème
court-métrage
Les Extraordinaires mésaventures de la jeune fille de pierre
Réalisateur : Gabriel Abrantes
Année : 2019
Durée : 20 min
Résumé :
Le Louvre, la nuit, de nos jours... Au fil de ses quinze années d’activité de manieur d’images, Gabriel Abrantes s’est imposé autant dans l’univers du cinéma que dans celui de l’art contemporain, et même patrimonial, à la fois par la teneur de ses films et par leur reconnaissance chez les tenants de l’art plastique. En 2005 il apparaît travesti en la célèbre Olympia de Manet dans Olympia I et II, son court métrage d’étudiant à la Cooper Union New York. En 2011, Fratelli et Palacios de pena, coréalisés avec Alexandre Melo, sont projetés en plusieurs musées européens, Pompidou et Palais de Tokyo à Paris ainsi qu’à Cambridge, Berlin, Genève. "Répondre au mal du monde par la naïveté", tel est le credo qui préside encore à Ornithes (les Oiseaux d’Aristophane) en 2012, à Taprobana (sélectionné au Festival de Berlin) en 2013, à Os humores artificials en 2016, choc des mondes par la présence d’un robot d’intelligence artificielle en un village indigène animiste au Brésil. Cosmopolite, Américano-Portugais né le 2 octobre 1984 en Caroline du nord, vivant désormais à Lisbonne, il approche en 2018 la légende lusitanienne du moment, le footballeur Cristiano Ronaldo. Film ovni loufoque, coréalisé avec l’Américain Daniel Schmidt, Diamantino se risque à la dystopie d’un quintuple Ballon d’or devenu honte internationale après avoir raté un but en finale de Coupe du monde. Culte de la célébrité, montée des extrêmes, crise des réfugiés, tout à trac. Et Grand prix du long métrage de la Semaine de la Critique du Festival de Cannes. Mais il est bien clair que "le court n’a jamais été un pas pour aller au long", et il y revient dès l’année suivante avec ces Extraordinaires mésaventures, elles aussi mues par "un équilibre précaire qui permet de faire du kitsch quelque chose de sublime", "la jeune fille de pierre" étant une sculpture classique du Louvre lassée d’être ignorée par le guide du musée dont elle est amoureuse et de n’être qu’un simple ornement architectural. Elle s’enfuit alors du musée pour affronter la vie dans les rues de Paris et conquérir son bien aimé...
8ème
court-métrage
Hizia
Réalisateur : Chabname Zariab
Année : 2020
Durée : 20 min
Résumé : Poursuivi par la police, Fahim confie son nouveau-né à Louise, qu’il rencontre en se réfugiant dans un hall d’immeuble. Il promet de revenir chercher l’enfant. Il est vite arrêté. Louise remonte alors chez elle avec le bébé... Née en Afghanistan et arrivée en France à l’âge de sept ans, Chabname Zariab n’a jamais suivi les cours d’une école de cinéma, retenue pendant sept ans par un poste d’expert en dommages. Elle autoproduit et réalise en 2009 un documentaire de 52 minutes, Je passe, puis poursuit en 2015 avec une fiction, Au bruit des clochettes, sur les "batchas", jeunes garçons danseurs contraints à être prostitués. Nomination aux César du court métrage 2017. Après L’enfant chameau en 2018, elle est désignée Talent 2019 de la Fête du court métrage. Entre-temps, elle a publié le roman Le pianiste afghan, Prix méditerranéen des Lycéens 2011. En projet : un long métrage et une série.
Soirée spéciale
Invité – Débat
En présence de Chabname ZARIAB, réalisatrice et de Gilles Colpart, spécialiste du court métrage
Pause
gourmande
Exquis mots, chocolats glacés à l’entracte