ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

26e Soirée courts métrages

jeudi 1 décembre 2022

19:00

Courts-métrages
Invité / Débat
Pause gourmande
Huit films courts présentés par Gilles Colpart, spécialiste du court métrage, en présence de Eric Ledune et Emmanuel Tenenbaum, réalisateurs

Tarif unique : 5€

Fidèle au poste et à La bobine, le court dévoile toujours sa grande diversité, quelles que soient les circonstances, alliant visions singulières, thématiques sérieuses, humour et audaces diverses. Pour en témoigner : huit titres au programme et deux réalisateurs invités

les courts-métrages présentés :

Planète triste

L’Inspection

Partir un jour

À point

Chiatura

L’Immoral

Free Fall

Camille


1er
court-métrage

Planète triste

Réalisateur : Sébastien Betbeder

Année : 2021

Durée : 29 min

Prix / distinctions : Grand Prix du festival de court métrage en plein air de Grenoble 2022.

Résumé :

Rémi a réalisé quelques courts métrages qui n'ont pas connu le succès qu'il espérait. Alors, cette année, il a accepté d'animer un atelier cinéma dans un lycée de la banlieue parisienne. Au fur et à mesure des semaines, un lien de plus en plus intime va se nouer entre lui et les lycéens, jusqu'au tournage du film collectif, intitulé... Planète triste, histoire d'une extraterrestre noire venue sur Terre. Réalisateur à ce jour de huit longs métrages, de Nuage (2007) à Tout fout le camp (2022), et de treize courts, Sébastien Betbeder est l'un des (trop) rares, avec autrefois Agnès Varda ou Luc Moullet, à pratiquer sans hésitation l'alternance entre longs et courts métrages. Celui-ci est le fruit d'une commande de la ville d'Ivry-sur-Seine, qui voulait témoigner de son partenariat avec le Lycée Romain Rolland option cinéma et le cinéma Le Luxy. Mais le réalisateur s'est refusé à l'idée d'un simple documentaire et a fait accepter le principe d'une fiction où les rôles seraient inversés : ce n'est pas l'intervenant qui aide "les pauvres élèves" mais bel et bien ceux-ci qui en viennent à apporter leur soutien au court métragiste malheureux. Les lycéens d'Ivry jouent leurs propres rôles, face aux deux seuls comédiens professionnels, Grégoire Tachnakian et Jennifer Decker.

2ème
court-métrage

L’Inspection

Réalisateur : Caroline Brami et Frédéric Bas

Année : 2021

Durée : 16 min

Prix / distinctions : Prix d'interprétation féminine pour Florence Janas au festival du court métrage de Villeurbanne 2021.

Résumé :

Julia Lasserre est professeure d'histoire dans un lycée plutôt tranquille. Un jour elle apprend qu'un inspecteur de l'Education nationale veut lui parler. Mais de quoi ? S'agit-il de ses rapports houleux avec le proviseur ? Ou des libertés qu'elle prend avec le programme ?... Novice en cinéma, Caroline Brami est professeure de lettres dans un lycée. Réalisateur d'un premier court métrage, Un trou de mémoire (2018), Frédéric Bas est professeur d'histoire- géographie dans un collège, critique de cinéma, conférencier sur maints sujets comme les serial killers au cinéma. Interviewés par Christine Guimonnet pour la revue de l'APHG (Association des professeurs d'histoire et de géographie), ils définissent ainsi leurs intentions : "Ce huis clos entre une prof d'histoire et un inspecteur nous a paru la forme la plus évidente, la promesse d'un film volontairement très épuré où les élèves seraient hors-champ, le scénario opérant une sorte de déplacement par rapport à la situation classique du film d'école, l'enseignant face à ses élèves. (...) Nous avons essayé d'éviter tout manichéisme. (...) Ce sont deux visions de l'école qui s'opposent. Le film essaie de dire qu'un enseignant est avant tout une personnalité : une voix, un corps".

3ème
court-métrage

Partir un jour

Réalisateur : Amélie Bonnin

Année : 2021

Durée : 25 min.

Prix / distinctions : Prix du public et prix Sacem de la musique originale (Thomas Krameyer) au festival de Clermont-Ferrand 2022. Prix du public, prix de la critique, prix d'interprétation pour Bastien Bouillon au festival Off Courts de Trouville 2021. Prix du public aux Rencontres Cinémaginaire d'Argelès-sur-Mer 2021. Prix du scénario au Brooklyn Film Festival. Prix du public au festival de Saint Paul Trois Châteaux 2022.

Résumé :

Le bac en poche, Julien a quitté sa Normandie natale pour se construire une vie plus grande à Paris, laissant ses souvenirs derrière lui. Et puis un jour il faut revenir. Suite au départ en retraite du père (inattendu François Rollin), les parents déménagent, et un coup de main pour les cartons sera le bienvenu. Et, ce jour-là, les souvenirs de ce romancier et futur père ressurgissent, au rayon biscuits du supermarché où officie comme caissière son amour de jeunesse Caroline (Juliette Armanet, si si ! elle chante, mais pas que...), enceinte. Diplômée en design graphique (Olivier de Serres à Paris, UQAM à Montréal) et en écriture de scénario (Fémis), Amélie Bonnin est directrice artistique et réalisatrice, ses travaux se situant à la frontière de différentes disciplines. Ses projets mêlent graphisme, dessin, écriture et vidéo. En 2013 elle a réalisé La mélodie du boucher pour Arte et en 2017 La bande des Français pour France 3 (co-réalisation Aurélie Charon). Sur un principe comparable à celui d'Alain Resnais pour On connaît la chanson, elle propose ici un "film musical", ponctué de quelques tubes des années 1980, et qu'importe si les chansons n'ont plus tout à fait aujourd'hui le même sens. Bastien Bouillon est présent dans trois films de Valérie Donzelli ainsi que, plus récemment, dans La nuit du 12 de Dominik Moll et Simone le voyage du siècle d'Olivier Dahan.

4ème
court-métrage

À point

Réalisateur : Aurélie Marpeaux

Année : 2021

Durée : 20 min 30 sec.

Prix / distinctions : Prix du jeune espoir féminin pour Zoé Héran au festival Jean Carmet de Moulins 2021.

Résumé :

Anna, 18 ans, a toujours vécu dans une cité de Bourg-en-Bresse. Lorsque son avenir professionnel lui laisse découvrir de nouveaux horizons, elle est paralysée à l'idée de laisser derrière elle son quartier, ses amis, ses souvenirs, son identité. Que sera-t- elle prête à abandonner ?... C'est son père (Philippe Rebbot, figure familière des Soirées Courts) qui force la décision : brillante élève d'une école de cuisine, peut-elle refuser l'occasion unique d'être admise dans un palace parisien ? Il faut partir... à point, comme doit l'être un plat réussi... On évoque souvent la peur de l'échec. Aurélie Marpeaux a voulu interroger sur la peur de la réussite, qui peut s'avérer encore plus paralysante. Son film a vu le jour dans le cadre du Concours "HLM sur Cour(t)" organisé par l'Union sociale pour l'habitat dans le cadre de la Semaine de l'innovation en association avec La Maison du film (dont le responsable, Richard Sidi, est présent comme conseiller au scénario). Comédienne, elle a joué pour Charlène Favier (connue pour ses courts et son long, Slalom), avec qui elle a cheminé en diverses collaborations cinéma et théâtre, notamment la production de Lily j'étais dont elle tient le rôle principal. Réalisatrice en 2015 de Pourquoi pas moi ?, avec de jeunes adultes handicapés, lauréat du Prix Métive, elle a poursuivi avec Nage libre et Arthur en 2016, tout en étant directrice artistique des collectives Crazy People et Zoom, où elle se plaît à entrechoquer les spectacles vivants et les images tournées.

5ème
court-métrage

Chiatura

Réalisateur : Toby Andris

Année : 2021

Durée : 16 min.

Prix / distinctions : Prix du Jury du festival Off Courts de Trouville 2022.

Résumé :

"En découvrant la ville de Chiatura en Géorgie, et son réseau de téléphériques rouillés, vestiges de l'époque stalinienne, le réalisateur canadien Toby Andris a imaginé une fiction engagée dans le sillage du Cuirassé Potemkine. L'insurgée est une opératrice du téléphérique dont le mari mineur est mort en extrayant le manganèse qui fait vivre la région et mourir sa population. Chiatura est un cri dans la nuit totalitaire". Ainsi présenté par Jérémie Couston dans Télérama (n°3794), ce film fait suite, dans l'oeuvre du photographe Toby Andris, à deux courts métrages auto-produits de nature plutôt expérimentale, Memorybox (2014) et The belt (2017), et marque un tournant vers des modes narratifs plus conventionnels, confirmé par Tskaltubo (2022), deuxième court métrage "géorgien" de l'auteur, réalisé avec le soutien du Conseil des Arts du Canada. De même, Chiatura a été tourné avec la participation du GREC à Paris, Groupe de Recherche et d'Essai Cinématographiques.

6ème
court-métrage

L’Immoral

Réalisateur : Erin Koca

Année : 2021

Durée : 4 min.

Résumé :

Un client s'écroule dans un restaurant. Tous les clients sont sous le choc sauf un homme qui reste indifférent à la situation. Cela crée un scandale. Le ton monte. Une hystérie collective s'installe, et l'homme finit par être agressé physiquement. Ou comment une scène banale mute en accident de la vie puis en déchaînement collectif. Le site Extra Court de l'Agence du court métrage voit en ce film sans aucun dialogue "la bonne surprise de la rentrée, à projeter sans modération", et précise que "le travail sur les bruitages et l'environnement sonore s'avère précieux, il donne un relief essentiel à cette oeuvre au volume de dessin réduit par son fond blanc. La précision des effets de réel de chaque geste et de chaque pas" va de pair avec le minimalisme assumé du décor. Né en 1996 à Denizli en Turquie, Erin Koca est venu se former au cinéma d'animation en France, d'abord par une année préparatoire à l'Atelier de Sèvres en 2015, option Arts plastiques, puis à l'EMCA d'Angoulême où ses films de promotion s'intitulent Jeu des enfants (2018) et Feu croisé (2019), et à La Poudrière de Valence, école fondée par Folimage, qu'il a quittée avec ce film de promotion. Son premier film professionnel, Le corbeau et les mulots, dans le cadre d'un partenariat entre La Poudrière et Ciclic Centre Val de Loire, a pour thèmes la xénophobie et l'exclusion.

7ème
court-métrage

Free Fall

Réalisateur : Emmanuel Tenenbaum

Année : 2021

Durée : 19 min.

Prix / distinctions : Grand prix du festival Regard 2021, Prix du public du festival européen de Lille 2021.

Résumé :

Emmanuel Tenenbaum précise : "Le film est inspiré du livre documentaire de l'anthropologue néerlandais Joris Luyendijk intitulé "Dit kan niet waar zijn" ("Nage avec les requins"). L'auteur a passé deux ans à Londres à interviewer de manière anonyme des gens du monde de la finance, qu'il compare à un avion sans pilote. Dans le livre, une anecdote a retenu notre attention. Le scénariste québécois Guillaume Fournier et moi l'avons adaptée en film. Je suis ancien ingénieur biomédical et tous les films que nous avons écrits ensemble traitent de l'avidité dans le monde de l'entreprise." Après Déjeuner du matin en 2012, ils ont développé leur approche réaliste avec Sans plomb en 2015 (l'action d'un activiste écologiste face à une multinationale pétrolière) et Deux dollars (employée modèle d'une entreprise québécoise depuis plus de quinze ans, Sylvie est convoquée à une étrange réunion), nommé au Vimeo Best of the Year 2021. Les trois titres ont été sélectionnés dans plus de 150 festivals, y glanant nominations et prix. Free fall est leur quatrième court métrage, et leur dernier opus avant le long.

8ème
court-métrage

Camille

Réalisateur : Éric Ledune

Année : 2022

Durée : 18 min.

Résumé :

Camille, 6 ans, n'aime ni le ski ni les restaurants chic. Elle pose un regard naïf et frondeur sur son papa trader qui se rêve en loup de Wall Street. Du fric facile au mépris des plus pauvres, elle observe avec candeur les dérives d'une société capitaliste en pleine crise qui vont faire passer son cher papa de grandeur à décadence. "Film non essentiel, en hommage à Jérôme Kerviel", et réalisé en mêlant animation (dessin enfantin, papiers découpés) et prises de vues réelles. Celles-ci ont été tournées en premier, les acteurs jouant sur fond vert pour être ensuite incrustés dans l'animation, qui n'est donc intervenue qu'après coup, déterminée par la voix off de l'enfant. Le papa trader, lui, est le seul à ne pas être dessiné, n'apparaissant qu'en vues réelles. Eric Ledune se plaît à citer Picasso : "Avant, je dessinais comme Raphaël, il m'a fallu toute une vie pour dessiner comme un enfant". Après une enfance à Mouscron en Belgique, où est né Raymond Devos, il est diplômé en 1989 de l'Ecole supérieure des arts plastiques et visuels de Mons. Artiste plasticien, actif en vidéo, photographie, peinture, dessin, il a réalisé plusieurs courts métrages d'animation, dont Déjà vu, Cristal du court métrage au festival d'Annecy 2004, puis Do it yourself, également Cristal du court métrage à Annecy en 2007 et Prix de la presse du festival de Clermont- Ferrand en 2008. Et enfin Pornography, lauréat en 2017 du Magritte (César belge) du court métrage d'animation. Got ! Oh my Got !

Soirée spéciale
Invité – Débat


En présence  Gilles Colpart, spécialiste du court métrage,

de Emmanuel Tenenbaum et Eric Ledune , réalisateurs

 

 

     

Pause
gourmande

Exquis mots, chocolats glacés à l’entracte