Bergers
lundi 19 mai 2025
16:00 et 18:30 et 21:00
Résumé : Sur un coup de tête, Mathyas troque sa vie de publicitaire à Montréal pour celle de berger en Provence. Il espérait trouver la quiétude, il découvre un métier éreintant et des éleveurs souvent à bout. Mais quand il rencontre Elise qui elle aussi vient de tout quitter, ils se voient confier un troupeau de 800 moutons et s’engagent dans une transhumance. Ensemble, ils vont traverser les épreuves de la montagne et se façonner une vie nouvelle.
Pays : Canada
Année : 2025
Durée : 1h53
Date de sortie en France : 9 avril 2025
Réalisateur : Sophie Deraspe
Scénario : Sophie Deraspe, Mathyas Lefebure
Image : Vincent Gonneville
Musique : Philippe Brault
Avec : Félix-Antoine Duval, Solène Rigot, Guilaine Londez, Michel Benizri.
Fiche
bobine
Un jeune Québécois, lassé de sa vie à Montréal et de son métier de publicitaire, se retrouve à Arles et décide de devenir berger pour écrire et pour penser.
Le synopsis tient en peu de mots et nous ne dirons rien de son parcours initiatique sinon que celui-ci, comme on peut s’y attendre, sera semé d’embûches entre les tracasseries administratives, la dure réalité sociale et économique des éleveurs et la nature qu’il faut apprendre à dompter sans être sûr du lendemain.
En portant à l’écran le roman D’où viens-tu, berger ? de Mathyas Lefebure, Sophie Deraspe s’était donné la mission de réaliser un film qui fait du bien et qui fait voyager les spectateurs. Elle réussit son pari haut la main.
Tourné en Provence avec la participation de vrais éleveurs et de vrais bergers (dont certains jouent des rôles à l’écran), Bergers transporte le spectateur dans les paysages grandioses et sauvages des Alpes à travers les images sublimes du directeur de la photo Vincent Gonneville.
Mais point d’angélisme chez la réalisatrice qui évite soigneusement le piège du manichéisme. Elle porte un regard admiratif sur les paysans et ce qu’ils accomplissent tout en condamnant parfois leur manière d’être et de se comporter.
Le film aborde ainsi avec justesse et finesse des questions inhérentes au métier de berger : l’abandon progressif des traditions au profit de processus industrialisés, la faible présence des femmes dans le secteur agricole, le maintien de la biodiversité et les dilemmes qu’il engendre, le respect des animaux…Tout cela apparaît à travers des dialogues percutants et une mise en scène fluide mais inventive, notamment quand il s’agit de construire le cadre.
On est séduit par l’authenticité qui se dégage de ce film et par sa grande beauté visuelle. On se surprend à avoir de l’affection pour le héros dont on ne connaît rien de son passé mais cela donne envie de partir à l’aventure, de communier avec la nature et de mordre dans la vie. En ces temps troublés, cela n’est pas si mal.
Sources : Le journal de Montréal / lapresse.ca / utopia.fr / Positif, avril 2025