Soirée humour, Sex and Blood

jeudi 10 février 2022 à 17:00

1 film: 5,20€        2 films : 10€

2 films avec un en-cas (si les consignes sanitaires le permettent)

1er Film

Bad Luck Banging or Loony Porn

jeudi 10 février 2022 à 17:00

Interdit aux moins de 16 ans

Emi, une enseignante, voit sa carrière et sa réputation menacées après la diffusion sur Internet d’une sextape tournée avec son mari. Forcée de rencontrer les parents d'élèves qui exigent son renvoi, Emi refuse de céder à leur pression, et questionne alors la place de l'obscénité dans nos sociétés.

>> Toutes les informations sur le premier film

2ème Film

Oranges sanguines

jeudi 10 février 2022 à 20:00

Interdit aux moins de 12 ans

Au même moment en France, un couple de retraités surendettés tente de remporter un concours de rock, un ministre est soupçonné de fraude fiscale, une jeune adolescente rencontre un détraqué sexuel. Une longue nuit va commencer. Les chiens sont lâchés.

>> Toutes les informations sur le deuxième film


Présentation du
1er film

Bad Luck Banging or Loony Porn

jeudi 10 février 2022 à 17:00

Interdit aux moins de 16 ans

Résumé : Emi, une enseignante, voit sa carrière et sa réputation menacées après la diffusion sur Internet d’une sextape tournée avec son mari. Forcée de rencontrer les parents d'élèves qui exigent son renvoi, Emi refuse de céder à leur pression, et questionne alors la place de l'obscénité dans nos sociétés.

Pays : Roumanie

Année : 2021

Durée : 1h46

Version : VOST

Titre original : Babardeala cu bucluc sau porno balamuc

Date de sortie en France : 15 décembre 2021

Réalisateur : Radu Jude

Scénario : Radu Jude

Image : Marius Panduru

Musique : Jura Ferina, Pavao Miholjevic

Avec : Katia Pascariu, Claudia Ieremia, Olimpia Mălai...

Prix / distinctions : Ours d'or, Berlinale 2021

Fiche
bobine

Autant vous le dire tout de suite, vous risquez d’être surpris par le nouveau film de Radu Jude tant dans sa forme que par les propos tenus par les différents personnages. Auréolé d’une prestigieuse récompense au dernier Festival de Berlin, Bad Luck Banging or Loony Porn est en effet une farce réjouissante, un film insaisissable qui ne manque jamais de questionner la place, voire la complicité du spectateur.

Au départ, il y a une vidéo érotique (sexe-tape) d’une enseignante roumaine qui se retrouve sur internet et peut mettre à mal la réputation de la jeune femme. S’ensuit : une déambulation dans les rues de Bucarest où la tension s’avère vite étouffante, un abécédaire avec des images d’archives et enfin une scène de tribunal ubuesque où les maux de notre société apparaissent avec une férocité renversante. Apparemment, ces quatre parties ne semblent avoir aucun rapport les unes avec les autres.

C’est sans compter sur le talent de Radu Jude. Il fait partie de cette nouvelle génération de cinéastes roumains qui portent un regard d’une rare lucidité sur une société faussement débarrassée de son histoire et déjà plongée dans un néo capitalisme sauvage. Radu Jude est sans doute le plus irrévérencieux de ces metteurs en scène.

Dans Bad Luck Banging, il cherche sans aucun doute à choquer les censeurs de tous bords, mais pas seulement. Les tribulations de son héroïne questionnent en effet notre rapport outrancier à la morale. Elle nous interroge sur l’hypocrisie de nos sociétés à propos du sexe, du nationalisme, du stress découlant de la pandémie et d’une manière plus générale de l’obscénité : Qu’est-ce qui est obscène et comment le définir ?

En utilisant les ressources du burlesque et du conte fantastique, il nous offre une vigoureuse diatribe contre les multiples laideurs qui polluent nos sociétés déchirées entre le néo puritanisme et le laisser-aller dû aux médias modernes. C’est glaçant, osé, souvent hilarant mais ne nous raconte-il pas tout simplement la banalité du mal ? Se poser cette question en sortant de la salle montre toute la richesse et la hardiesse de cette baise malchanceuse ou de ce porno loufoque qui est la traduction du titre de ce film jubilatoire.

 

 

Sources : Slate.fr, Telérama.fr, lesfichesducinéma.fr, eldorado.fr, Les Cahiers du cinéma n° 782, première.fr, Jeune cinéma n° 412.


Présentation du
2ème film

Oranges sanguines

jeudi 10 février 2022 à 20:00

Interdit aux moins de 12 ans

Résumé : Au même moment en France, un couple de retraités surendettés tente de remporter un concours de rock, un ministre est soupçonné de fraude fiscale, une jeune adolescente rencontre un détraqué sexuel. Une longue nuit va commencer. Les chiens sont lâchés.

Pays : France

Année : 2021

Durée : 1h42

Date de sortie en France : 17 novembre 2021

Réalisateur : Jean-Christophe Meurisse

Scénario : Jean-Christophe Meurisse, Amélie Philippe

Image : Javier Ruiz Gomez

Avec : Denis Podalydès, Blanche Gardin, Vincent Dedienne...

Prix / distinctions : Amphore d’or, festival du film Grolandais, Toulouse 2021.

Fiche
bobine

Prenez trois histoires presque banales, mettez-les en scène dans une fête foraine, de préférence côté autos tamponneuses et tir à la carabine, ajoutez un peu d’acide et beaucoup d’humour, mixez le tout et vous pouvez déguster les Oranges sanguines…

Cinq ans après Apnée, Jean-Christophe Meurisse lâche de nouveau dans l’arène ses Chiens de Navarre (compagnie qu’il a créée et dirige depuis 2005) accompagnés de quelques lévriers à pedigree certifié, manifestement ravis de rayer en équipe le parquet de la bienséance. Il leur met en pâture un couple de retraités endettés, un ministre ennuyé par ses économies, une jeune fille à l’aurore de sa vie amoureuse…et advienne que pourra, sachant que le regard critique de la société et l’improvisation sont l’ADN du réalisateur.

Ainsi est rallumée la mémoire de Hara-Kiri, on trinque avec Charlie-Hebdo, c’est bête et méchant, la satire est sans filtre et sans limites. On oscille entre la jouissance et l’inconfort, entre le rire et la grimace, ça dérange…et si ça dérange, ça arrange bien Jean-Christophe Meurisse, qui cultive cette démarche tant sur scène qu’à l’écran, déranger pour créer le débat, car le débat c’est la vie ! Il nous montre des scènes de la vie ordinaire en poussant le curseur très loin pour nous dire en substance : « Ne voyez pas de violence dans mon film, c’est le monde qui est violent ».

Oranges sanguines est un film qui ne rentre dans aucune case, qui ne se raconte pas, ça se consomme comme ça se présente, c’est à la fois cru, saignant et à point, une sorte de mosaïque dînatoire mais où chaque denrée est bien pimentée…

Juste un conseil : évitez le rendez-vous chez le coiffeur avant la séance, ça décoiffe sévère

 

Sources : Le bleu du miroir, écran large, Sens critique