ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Soirée 2 films : Les Andes des villes et les Andes des champs

lundi 4 juillet 2022 à 14:00

Soirée thématique
La bobine partenaire

1er Film

Utama : La terre oubliée

lundi 4 juillet 2022 à 14:00 et 18:00

Dans l’immensité des hauts plateaux boliviens, Virginio et Sisa veillent sur leur troupeau de lamas. Jusqu’ici, rien n’a pu les détourner de cette vie âpre, héritée des traditions :
ni leur âge avancé, ni le départ des habitants de la région, chassés par la sécheresse. Aussi accueillent-ils avec méfiance la visite de Clever, leur petit-fils de 19 ans, venu les convaincre de s’installer en ville, près de leur famille.

>> Toutes les informations sur le premier film

2ème Film

Je tremble, Ô Matador

lundi 4 juillet 2022 à 16:00 et 20:00

Chili, 1986, en pleine dictature de Pinochet. Par amour pour un révolutionnaire idéaliste qu’il vient de rencontrer, un travesti sur le déclin accepte de cacher des documents secrets chez lui. Ils s’engagent tous deux dans une opération clandestine à haut risque.

>> Toutes les informations sur le deuxième film


Présentation du
1er film

Utama : La terre oubliée

lundi 4 juillet 2022 à 14:00 et 18:00

Résumé : Dans l’immensité des hauts plateaux boliviens, Virginio et Sisa veillent sur leur troupeau de lamas. Jusqu’ici, rien n’a pu les détourner de cette vie âpre, héritée des traditions : ni leur âge avancé, ni le départ des habitants de la région, chassés par la sécheresse. Aussi accueillent-ils avec méfiance la visite de Clever, leur petit-fils de 19 ans, venu les convaincre de s’installer en ville, près de leur famille.

Pays : Bolivie /Uruguay

Année : 2022

Durée : 1h27

Version : VOST

Titre original : Utama

Date de sortie en France : 11 mai 2022

Réalisateur : Alejandro Loayza Grisi

Scénario : Alejandro Loayza Grisi

Image : Barbara Alvarez

Avec : José Calcina, Luisa Quispe, Santos Choque...

Prix / distinctions : Grand prix, Sundance 2021

Fiche
bobine

Aborder deux sujets d’actualité brûlante sans presqu’un mot et sans décors encombrants, telle est la performance très réussie du réalisateur bolivien Alejandro Loaysa Grisi avec un premier film de fiction proche du documentaire, assis au chevet du changement climatique et de l’inquiétante migration de notre humanité du réel vers le virtuel.
Sur les hauts plateaux boliviens, tout est désespérément sec, la terre, le visage buriné des derniers résistants, et jusqu’au ciel qui n’a pas versé une larme depuis plus d’un an…

Dans ce décor survit un vieux couple quechua, amarré à son troupeau de lamas, ses traditions et ses croyances, et qui résiste à la sécheresse menaçante dans l’accomplissement de leur rituel quotidien. Et quand leur petit fils, écouteurs et téléphone en bandoulière, viendra les convaincre de tout abandonner pour rejoindre la ville, l’incompréhension mutuelle sera l’essentiel de leurs échanges, ils ne parlent déjà plus la même langue malgré leur proximité…Le vieux Virginio ira jusqu’à cacher la maladie qui va le condamner pour rester en harmonie avec sa terre, espérant secrètement que le jeune Clever prendra après lui les rênes de son troupeau.
Issu du monde de la photographie, Alejandro Loaysa Grisi a su montrer, avec l’aide de Barbara Alvarez, tout le pouvoir expressif de l’image, magnifique d’un bout à l’autre du film. Dans l’immensité et la lumière exceptionnelle de l’Altiplano, dans les portraits incrustés de sentiments profonds, dans le silence même que vient effleurer le vol d’un inévitable condor, tout est dit avec précision, simplicité et pudeur. La lenteur est ici signe de vie, et il en émane une poésie désespérée qui n’est jamais désespérante.
Pour les Indiens quechuas, l’homme et la nature ne font qu’un. Dans ce tête à tête au sommet des Andes entre les mondes d’hier et de demain, leur sagesse nous parle…et c’est infiniment beau.

 

Sources : Critique film 05/2022, Cineuropa 01/2022


Présentation du
2ème film

Je tremble, Ô Matador

lundi 4 juillet 2022 à 16:00 et 20:00

Résumé : Chili, 1986, en pleine dictature de Pinochet. Par amour pour un révolutionnaire idéaliste qu’il vient de rencontrer, un travesti sur le déclin accepte de cacher des documents secrets chez lui. Ils s’engagent tous deux dans une opération clandestine à haut risque.

Pays : Chili

Année : 2022

Durée : 1h33

Version : VOST

Titre original : Tengo Miedo Torero

Date de sortie en France : 15 juin 2022

Réalisateur : Rodrigo Sepulveda

Scénario : Rodrigo Sepúlveda, Juan Elias Tovar

Image : Sergio Armstrong

Musique : Pedro Aznar

Avec : Alfredo Castro, Leonardo Ortizgris, Julieta Zylberberg...

Prix / distinctions : Prix Ciné+ et prix du public, festival Cinelatino Toulouse 2021

Fiche
bobine

Chili, 1986. La dictature Pinochet n’est pas un désherbant radical car il persiste quelques racines qui luttent pour leur survie et leur identité. Parmi elles se trouvent les militants communistes et les homosexuels, sans cesse traqués.
S’inspirant du roman éponyme de Pedro Lemebel, Rodrigo Sepulvada nous conte la rencontre improbable entre deux êtres qui n’ont rien en commun mais qui vont se lier jusqu’au sacrifice. Carlos, qui prépare un attentat contre Pinochet, sauve des griffes policières un travesti sur le déclin, surnommé La Loca del Frente, à la sortie d’un cabaret. S’installe alors entre eux une relation d’abord très ambiguë, faite de chemins différents qui se croisent : La Loca jette son dévolu amoureux sur Carlos, mais celui-ci n’a pas de retour à lui proposer et, s’il est sensible à sa gentillesse, il pense d’abord à s’en servir pour cacher du matériel compromettant. Pourtant, peu à peu, comme une fleur qui s’ouvre, le film va révéler l’alchimie particulière qui va sceller leur relation.
Sans occulter le contexte politique, sans éclipser la dimension sentimentale, le réalisateur sonde l’intérieur complexe de ces deux êtres pour mettre en valeur le lien aussi fort que fragile qui les rapproche. Est-ce leur seule marginalité ? Est-ce leur humanité ? D’ailleurs leur marginalité n’est-elle pas le marqueur de leur humanité ? Par petites touches comme autant de questions, Rodrigo Sepulveda cueille avec sensibilité toutes les feuilles sauvages de l’intime et parvient à nous interroger nous-mêmes.
On trouvera des similitudes avec le magnifique Baiser de la femme araignée sorti en 1985, mais cela n’enlève rien à l’originalité et la beauté du film, où la flamboyante interprétation d’Alfredo Castro nous rappelle celle de William Hurt, récemment disparu.
« Je n’ai pas d’amis, seulement des amants », conclut La Loca. On sait que la frontière est parfois plus floue…

 

Sources : Critique Film 05/2022, aVoir- aLire.com 06/2022

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