ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Italie Nord / Sud

jeudi 8 février 2018 à 19:00

Soirée thématique
Pause gourmande

La femme italienne assure ! Fortunata, pleine d’énergie, court après le temps et l’argent, l’amour et le bonheur (Fortunata) tandis que Giovanna, plus réservée, propose une éducation basée sur le respect afin de retrouver le plaisir du vivre ensemble (L’intrusa).

1er Film

Fortunata

jeudi 8 février 2018 à 19:00

Fortunata a une vie tourmentée, une fille de huit ans et un mariage raté derrière elle. Elle est coiffeuse à domicile et se bat tous les jours avec une détermination farouche pour réaliser son rêve : ouvrir un salon et prendre en main son destin, conquérir son droit au bonheur.

>> Toutes les informations sur le premier film

2ème Film

L'Intrusa

jeudi 8 février 2018 à 21:15

Naples. Aujourd’hui. Giovanna, travailleuse sociale combative de 60 ans, fait face à une criminalité omniprésente. Elle gère un centre qui s’occupe d’enfants défavorisés. Un jour, l’épouse d’un criminel de la Camorra et ses deux enfants se réfugient dans ce centre.

>> Toutes les informations sur le deuxième film


Présentation du
1er film

Fortunata

jeudi 8 février 2018 à 19:00

Résumé : Fortunata a une vie tourmentée, une fille de huit ans et un mariage raté derrière elle. Elle est coiffeuse à domicile et se bat tous les jours avec une détermination farouche pour réaliser son rêve : ouvrir un salon et prendre en main son destin, conquérir son droit au bonheur.

Pays : Italie

Année : 2018

Durée : 1h58

Version : VOST

Date de sortie en France : 24 janvier 2018

Réalisateur : Sergio Castellitto

Scénario : Margaret Mazzantini

Image : Gian Filippo Corticelli

Avec : Jasmine Trinca, Stefano Accorsi, Alessandro Borghi

Prix / distinctions : Prix d’interprétation féminine à Jasmine Trinca, Un certain Regard - Cannes 2017

Fiche
bobine

Fortunata, coiffeuse à domicile, partage sa fille de huit ans avec son mari policier dont elle veut divorcer. Elle croise alors un ta- toueur porté sur la drogue et un psy qui cache ses fragilités…

Fortunata n’est pas un énième film sur le divorce mais plutôt le portrait d’une femme d’aujourd’hui qui, perchée sur ses talons hauts, court après le temps, après la vie, après l’argent, après la stabilité professionnelle, après la chance, après l’amour… après le bonheur en somme. Elle y jette toute son énergie, cumule quelques maladresses et se met en danger. Elle rencontre des personnages solidement campés, tous plus complexes qu’il n’y paraît de prime abord. Pas un seul n’est laissé à l’écart : la petite fille craquante de naturel, le psy pas aussi clair qu’il ne le voudrait, le flic dur et borné… Les acteurs sont convaincants, Jasmin Trinca en tête. Elle a ici un superbe rôle, plus époustouflant que celui dans lequel nous l’avions vue lorsqu’elle tombait dans les bras de Joey Starr (Une autre vie d’Emmanuel Mouret -2013-). Anna Schygulla, qui fut dans les années 1970-80 une des actrices fétiches de R.W. Fassbinder, tire son épingle du jeu et ceci malgré un rôle réduit à quelques courtes apparitions.

Façades décrépies aux larges fenêtres, toits hérissés d’antennes et paraboles, amants sur un carrelage bicolore, scène d’amour frontale, gymnastique des Chinois sous la pluie… la mise en image ne refuse pas les effets visuels. Les mouvements de caméra souples et mobiles font alterner scènes intimistes et plans larges aux actions « déjantées ». Les angles de prise de vue, dont certains surprenants, bénéficient d’une mise en lumière soignée. Est-ce une sorte de cinéma néo-réaliste qui aurait rencontré un Almodovar assagi ?

Film bien mené sur les dualités mère/fille, mari/amant, fille/ père, innocence/culpabilité… beau film qui ne manque pas de questionner.

« Qui sait si cette vie est mieux que l’autre ? »

Texte : Jean-Luc, 24/10/17


Présentation du
2ème film

L'Intrusa

jeudi 8 février 2018 à 21:15

Résumé : Naples. Aujourd’hui. Giovanna, travailleuse sociale combative de 60 ans, fait face à une criminalité omniprésente. Elle gère un centre qui s’occupe d’enfants défavorisés. Un jour, l’épouse d’un criminel de la Camorra et ses deux enfants se réfugient dans ce centre.

Pays : Italie

Année : 2017

Durée : 1h35

Version : VOST

Date de sortie en France : 13 décembre 2017

Réalisateur : Leonardo Di Costanzo

Scénario : Leonardo Di Costanzo

Image : Hélène Louvart

Avec : Raffaella Giordano, Valentina Vannino, Martina Abbate

Prix / distinctions : Pyramide d’Or du meilleur film, Le Caire 2017

Fiche
bobine

Giovanna mène avec fermeté un centre aéré pour enfants défavorisés. Elle y accueille un jeune couple et sa petite fille. Une arrestation va bousculer les habitudes et les certitudes de chacun…

Le film de Leonardo de Constanzo est admirable d’intelligence et d’écriture. Il a été tourné dans un lieu rarement montré au cinéma et dont on sort peu pendant toute la durée du film. Il y concentre toutes les contradictions de l’Italie du sud. Sa mise en scène n’est pas dans le non-dit mais dans la suggestion permanente. Nous ne sommes pas dans le spectaculaire, et pourtant le danger est là. Les liens de Giovanna, femme venue du Nord (on le comprend à son accent) avec Maria la Napolitaine vont peu à peu évoluer, sans que rien de définitif n’advienne jamais. Toutes les deux ne sont-elles pas des intruses ?

Finalement, c’est le film tout entier qui nous fait partager le regard de Giovanna sur ces êtres abîmés par la mafia, dévoilant leur détresse terrible grâce à des situations extrêmement simples : un biberon qu’on ne peut plus chauffer faute d’électricité, un bébé qui pleure, une petite fille qui ne sait plus sourire. Si l’on peut regretter l’austérité presque monacale de sa mise en scène, L’Intrusa dévoile avec finesse l’entreprise éducative de Giovanna auprès de Maria et son progressif apprentissage du respect de l’autre. Sans être vraiment heureux, son dénoue- ment atteint une belle justesse où le plaisir du vivre ensemble paraît triompher, le temps d’une fête d’enfants particulièrement émouvante, sur quelques notes joyeuses de fanfare.

Ce film sensible nous confronte à un cas d’école sur les limites de l’utopie et à un vrai dilemme moral incarné : une belle gravité, une ouverture à la complexité des choses, une manière de prendre à cœur des questions qui concernent nos sociétés.

Bien entourée par les autres acteurs, enfants comme adultes, Raffaella Giordano offre, dans le rôle principal, une remarquable prestation.

Sources : Critikat.com, 22/05/17 – Les Inrockuptibles, Le Monde, 23/05/17.

Pause
gourmande

Pause gourmande italienne entre les 2 films