Soirée Mexique

lundi 9 décembre 2019 à 19:00

Tarifs adhérents : 1 film : 5,20€ • 2 films (+ pause gourmande) : 10€
Tarifs non adhérents : 1 film : 7€ • 2 films (+ pause gourmande) : 12€

Deux films mexicains, deux destins de femmes, l’une issue de la haute bourgeoise, l’autre femme de chambre

1er Film

La bonne réputation

lundi 9 décembre 2019 à 19:00

Sofia, en bonne place dans la haute bourgeoisie locale en ce début des années 1980, mène une vie de luxe et d’oisiveté que permet la rente de la société de son mari, lui-même héritier. Lorsque la crise économique frappe, les affaires périclitent brutalement, et emportent avec elles son univers d’apparat déconnecté des réalités. Face à la réalité d’une chute imminente, elle fera tout pour sauver les apparences…

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2ème Film

La camarista

lundi 9 décembre 2019 à 21:10

Eve, une jeune femme de chambre, travaille dans un luxueux hôtel de la ville de Mexico. Pour trouver la force et le courage nécessaires d'affronter sa monotonie quotidienne, elle s'évade à diverses fantaisies à travers les objets personnels laissés par les invités de l'hôtel.

>> Toutes les informations sur le deuxième film


Présentation du
1er film

La bonne réputation

lundi 9 décembre 2019 à 19:00

Résumé : Sofia, en bonne place dans la haute bourgeoisie locale en ce début des années 1980, mène une vie de luxe et d’oisiveté que permet la rente de la société de son mari, lui-même héritier. Lorsque la crise économique frappe, les affaires périclitent brutalement, et emportent avec elles son univers d’apparat déconnecté des réalités. Face à la réalité d’une chute imminente, elle fera tout pour sauver les apparences…

Pays : Mexique

Année : 2019

Durée : 1h33

Version : VOST

Titre original : Las niñas bien

Date de sortie en France : 16 octobre 2019

Réalisateur : Alejandra Márquez Abella

Scénario : Alejandra Márquez Abella, Guadalupe Loaeza

Image : Dariela Ludlow

Musique : Tomás Barreiro

Avec : Ilse Salas, Cassandra Ciangherotti, Paulina Gaitán...

Prix / distinctions : Prix Ariel de la meilleure actrice

Fiche
bobine

Sofia célèbre son anniversaire dans sa luxueuse maison située dans un quartier privilégié. Elle a organisé une réception en
grande pompe ; pour que tout soit réussi, elle a même invité une vedette qui donnera l’éclat nécessaire à sa fête. Issue de la noblesse mexicaine et mariée à un riche roturier, elle est dans son élément au milieu de l’apparat et du luxe clinquant. Nous sommes au début des années 80 et, même si Sofia fait d’abord mine de l’ignorer, la crise est là, annonçant la fin progressive de sa fortune et de ses privilèges.
Dans La bonne réputation, la réalisatrice mexicaine Alejandra Márquez Abella filme la chute d’un empire, le délitement d’une élite. Cet écroulement social constitue le cœur du scénario mais permet aussi à la cinéaste de s’intéresser aux us, jalousies et autres hypocrisies de ce monde à part, déconnecté d’une réalité qui soudain le rattrape. Ce monde en apparence glamour et policé où tout un chacun semble rigoureusement à sa place, révèle alors ses failles, laissant peu à peu entrevoir sa violence cachée.

Alejandra Márquez Abella évite cependant la simple satire ou la facile comédie assassine en accordant à ses personnages plus que de l’ironie ou du mépris. Sa mise en scène élégante traduit l’aspect suffocant de ce milieu où chacun ne vit que pour les apparences, où le déclassement est une humiliation sociale. La photographie lumineuse éclaire le jeu des apparences jusqu’à la chute de ses protagonistes.
Mais la réalisatrice saisit aussi l’angoisse de son héroïne, incarnée par l’actrice mexicaine Ilse Salas, toute en retenue. Son visage lisse à la fois impassible et doux illustre toute la complexité de son personnage. La frustration et la détermination de Sofia à rester « digne » aux yeux de de sa famille et de ses amis en font tour à tour une victime sensible et une personne autoritaire détestable.
La bonne réputation a valu à Ilse Salas de recevoir le prix Ariel (équivalent des Oscar au Mexique) de la meilleure actrice.

 

Sources : Libération 15 octobre 2019, www.lemagducine.fr 21 octobre 2019

 


Présentation du
2ème film

La camarista

lundi 9 décembre 2019 à 21:10

Résumé : Eve, une jeune femme de chambre, travaille dans un luxueux hôtel de la ville de Mexico. Pour trouver la force et le courage nécessaires d'affronter sa monotonie quotidienne, elle s'évade à diverses fantaisies à travers les objets personnels laissés par les invités de l'hôtel.

Pays : Mexique

Année : 2019

Durée : 1h42

Version : VOST

Date de sortie en France : 17 avril 2019

Réalisateur : Lila Avilés

Scénario : Lila Avilés, Juan Márquez

Avec : Gabriela Cartol, Teresa Sánchez, Agustina Quinci...

Prix / distinctions : Prix spécial du jury, La Havane 2018. Prix du jury, Marrakech 2018

Fiche
bobine

Evelia est femme de chambre dans un hôtel de luxe à Mexico.  Son travail routinier s’enrichit du lien particulier qu’elle entretient avec les objets laissés dans les chambres par les clients qui la font rêver d’une vie meilleure.
Premier film de la jeune réalisatrice Lila Avilés, La Camarista s’inspire du roman Suite Vénitienne de Sophie Calle qui s’était fait embaucher comme femme de chambre dans un grand hôtel vénitien. Elle profitait de ce travail pour donner libre cours à sa fantaisie et photographiait les effets personnels des clients. Le film de Lila Avilés se teinte de la même fantaisie douce et suit le quotidien d’Evelia. Entre les gestes monotones consistant à nettoyer et remettre en ordre les chambres, le récit nous fait nous promener de rencontre en rencontre : une cliente richissime lui demandant de garder son bébé pendant qu’elle prend sa douche, un VIP qui réclame sans cesse des produits d’hygiène, des collègues qui cherchent à lui vendre des babioles pour arrondir leurs fins de mois ou encore un laveur de vitres devant lequel Evelia exécute un pudique strip-tease. Mais elle ne fouille pas dans les valises et n’emprunte pas les maquillages oubliés, non, elle s’obstine pour une robe rouge, trop étroite pour elle, qu’elle a découverte et remise aux objets trouvés. Il la lui faut mais sa supérieure hiérarchique la fait lanterner, même si elle est « la première sur la liste ». Cette robe rouge est une fixation : sa possession la fera devenir une autre.
Lila Avilés a préféré une observation attentive et amusée au misérabilisme qu’on pourrait attendre d’un tel sujet. Son film
témoigne, sans pathos, d’un métier éreintant, précaire, sans aucune reconnaissance, mais exhale une forme de poésie, jouant sur la profondeur de champ, le son, la blancheur immaculée des piles de linge. La mise en scène dévoile un univers clos et aseptisé. Mexico n’est là que comme toile de fond.
Un récit épuré pour décrire l’univers souterrain et sans espoir de ces « indispensables fourmis » que sont les femmes de chambre d’un hôtel de luxe.

 

Sources : Télérama, Libération, Le Monde, 17 avril 2019.

Pause
gourmande