La loi de Téhéran
lundi 6 septembre 2021
16:00 et 18:30 et 21:00
Adhérents : 5,20€
Non adhérents : Tarifs en vigueur
Résumé : En Iran, la sanction pour possession de drogue est la même que l’on ait 30 g ou 50 kg sur soi : la peine de mort. Dans ces conditions, les narcotrafiquants n’ont aucun scrupule à jouer gros et la vente de crack a explosé. Bilan : 6,5 millions de personnes ont plongé. Au terme d'une traque de plusieurs années, Samad, flic obstiné aux méthodes expéditives, met enfin la main sur le parrain de la drogue Nasser K. Alors qu’il pensait l'affaire classée, la confrontation avec le cerveau du réseau va prendre une toute autre tournure... SÉANCES
Pays : Iran
Année : 2021
Durée : 2h10
Version : VOST
Titre original : Metri Shesh Va Nim
Date de sortie en France : 28 juillet 2021
Réalisateur : Saeed Roustayi
Scénario : Saeed Roustayi
Image : Hooman Behmanesh
Musique : Peyman Yazdanian
Avec : Payman Maadi, Navid Mohammadzadeh, Houman Kiai
Fiche
bobine
Au terme de plusieurs années de traque, un policier aux méthodes expéditives met enfin la main sur un parrain de la drogue. Alors qu’il pensait l’affaire classée, la confrontation avec le cerveau du réseau va prendre une tout autre tournure. Dès les premières images – une course-poursuite entre un petit trafiquant de drogue et un policier – le film épouse la forme d’un mouvement qui ne s’arrêtera pas car La Loi de Téhéran est une locomotive lancée à vive allure qui ne permet pas au spectateur de baisser la garde et de relâcher son attention. Lauréat du Grand Prix au Festival du film policier de Reims, ce thriller est aussi un film social et métaphysique qui montre toutela richesse de la production iranienne, trop souvent cantonnée en France au cinéma d’auteur.
Saeed Roustayi dévoile un monde inconnu, insoupçonné, inédit au cinéma, celui d’une société iranienne à la fois rongée par la corruption et ravagée par l’usage de drogues dures. En traversant toutes les strates de la société, il décrit un monde façonné par d’infranchissables et vertigineuses inégalités de classe. Mais l’observation sociale se confond très vite avec la peinture d’un univers dantesque avec des scènes surprenantes dans les bas-fonds de la capitale iranienne.
Face à l’incertitude du héros dont on ne sait s’il est guidé par une volonté frénétique d’appliquer la loi ou par une raison plus obscure, il est impossible de ne pas penser à French Connection de William Friedkin. Mais Téhéran n’est pas New York et les enjeux y sont plus effroyables. L’application automatique de la peine de mort pour trafic de drogue en Iran scelle, en effet, le destin des protagonistes. Le réalisateur rappelle cette prescription inhumaine dans une séquence hallucinante par sa minutie et sa monstruosité.
Ce film a connu un énorme succès en Iran. Haletant sans être jamais binaire, virtuose sans être tape-à-l’œil, le portrait que Saeed Roustayi donne de la société iranienne est édifiant, sans être moralisateur…. Et la fin, comme le début, est à couper le souffle.
Sources : Le Nouvel Observateur et Le Monde 28 juillet 2021, Senscritique.fr, Lebleudumiroir.fr