ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Onoda, 10 000 nuits dans la jungle

lundi 13 septembre 2021

16:00 et 19:30

Adhérents : 5,20€

Non adhérents : Tarifs en vigueur

Résumé : Fin 1944. Le Japon est en train de perdre la guerre. Sur ordre du mystérieux Major Taniguchi, le jeune Hiroo Onoda est envoyé sur une île des Philippines juste avant le débarquement américain. La poignée de soldats qu'il entraîne dans la jungle découvre bientôt la doctrine inconnue qui va les lier à cet homme : la Guerre Secrète. Pour l'Empire, la guerre est sur le point de finir. Pour Onoda, elle s'achèvera 10 000 nuits plus tard.

Pays : Japon / France

Année : 2021

Durée : 2h47

Version : VOST

Date de sortie en France : 21 juillet 2021

Réalisateur : Arthur Harari

Scénario : Arthur Harari et Vincent Poymiro

Avec : Yûya Endô, Kanji Tsuda, Yuya Matsuura

Prix / distinctions : Festival de Cannes 2021, Ouverture de la section « Un certain regard ».


Fiche
bobine

Il est des sujets que la fiction elle-même n’aurait pas su inventer : Onoda retrace la folle histoire d’un soldat japonais resté retranché 30 ans durant dans la jungle, persuadé que la Guerre du Pacifique (1942 – 1945) ne s’est jamais achevée et que le Japon n’a jamais capitulé.
Si Onada est un film de guerre, il explore surtout le genre pour s’en distancer. Certes, les combats sont présents tout comme la camaraderie militaire, la maladie et la tension face à l’ennemi. Mais le véritable sujet se loge dans l’imaginaire d’un homme qui bifurque dans une guerre secrète pour laquelle on
l’a programmé. La disparition des camarades, la raréfaction des signes extérieurs du conflit instaurent un nouveau climat qui laisse libre cours à la  singularité de sa mission.
Le héros fait de sa vie une devise, une abstraction dans laquelle il parvient à trouver les ressources pour survivre : « tenir la position ». Le manque de  nourriture, l’isolement croissant laissent à la nature le premier rôle, dans une végétation luxuriante et dévoratrice qui rappelle l’odyssée à la dérive d ‘Aguirre ou la colère de Dieu ou l’enfoncement à l’écart de la civilisation d’ Apocalypse Now. L’ « ennemi végétal » contribue à renforcer le conspirationnisme maladif d’un homme devenu incapable de vivre au présent au nom de l’honneur et de la fidélité à l’empereur du Japon.
Par cet héroïsme absurde, par ce rapport à un environnement avec lequel l’individu fait corps, par l’étiolement progressif du sens et de la durée, Onoda est un film hors du temps. Il l’est d’autant plus par sa facture et par son souffle qui le font atteindre un classicisme qu’on croyait avec regret appartenir à une époque révolue. Du grand art…

 

Sources : La Croix 21 juillet 2021. Les Cahiers du Cinéma juillet 2021

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