Chers camarades !
jeudi 23 septembre 2021
16:00 et 18:30 et 21:00
Adhérents : 5,20€
Non adhérents : Tarifs en vigueur
Résumé : Une ville de province dans le sud de l’URSS en 1962. Lioudmila est une fonctionnaire farouchement dévouée au Parti Communiste. Sa fille décide de participer à la grève d’une usine locale et les événements prennent une tournure tragique. Les autorités dissimulent la violence de la répression. Lioudmila se lance alors dans une quête éperdue à la recherche de sa fille disparue.
Pays : Russie
Année : 2020
Durée : 1h58
Version : VOST
Titre original : Dorogie tovarishchi
Date de sortie en France : 1 septembre 2021
Réalisateur : Andrey Konchalovskiy
Scénario : Elena Kiseleva et Andrey Konchalovskiy
Image : Andrey Naydenov
Avec : Yuliya Vysotskaya, Vladislav Komarov, Andrey Gusev
Fiche
bobine
En juin 1962 à Novocherkassk, une petite ville industrielle du sud de l’URSS, la grève de milliers d’ouvriers est brutalement réprimée par les autorités qui, sur ordre de Moscou, font tirer sur la foule. Ces événements feront des dizaines de morts, ils seront classés « ultra secrets » et dissimulés jusqu’en 1992.
Andrei Konchalovski a repris cet épisode en adoptant le point de vue de Lioudmila Siomina, une apparatchik intransigeante du Parti Communiste dont les convictions vacillent lorsqu’elle part à la recherche de sa fille gréviste qui a disparu dans la tourmente.
Konchalovski a donné à son épouse Julia Vysotskaya le rôle de Lioudmila. C’est une Antigone errant dans les atrocités de la répression, atrocités qu’elle-même avait auparavant exigées des autorités. Stalinienne pure et dure, elle vit des relations difficiles avec son père qui a connu la Révolution russe et avec
sa fille qui remet toute l’époque en question.
Konchalovski laisse le spectateur juger son héroïne, fanatique qui possède paradoxalement une réelle innocence. « Ce film n’est pas un réquisitoire antistalinien ou antisoviétique, c’est une œuvre qui refuse de pointer du doigt ce qui est bon et ce qui est mauvais, le spectateur décide et opère un choix moral, a-t-il écrit, c’est l’ambivalence de la vie ».
Le noir et blanc s’imposait pour le réalisateur, il juge que le spectateur ne voit pas le monde soviétique en couleur, cela paraîtrait trop faux. C’est aussi pour se rapprocher des films du « réalisme socialiste » que le format 1:33 a été choisi. Mais il n’est pas question d’adopter l’esthétique de la propagande de l’époque en l’idéalisant par les décors et les accessoires, la reconstitution doit rester authentique. De même, pour se rapprocher de la vérité des années 60, les acteurs représentant les hauts dirigeants du parti ont été choisis pour leur ressemblance avec leur modèle historique, ce qui leur donne une vérité saisissante.
Ce film est une tragédie grecque photographiée dans un noir et blanc lumineux. On assiste à des séquences pleines d’empathie pour une foule brutalisée par un pouvoir obtus qui juge que « le peuple ne comprend rien ! »
Sources : dossier de presse – journal Le Devoir – https://perestroikino.fr