La voix d’Aïda

jeudi 30 septembre 2021

16:30 et 19:00 et 21:00

Adhérents : 5,20€

Non adhérents : Tarifs en vigueur

Résumé : Srebrenica, juillet 1995. Modeste professeure d'anglais, Aida vient d'être réquisitionnée comme interprète auprès des Casques Bleus, stationnés aux abords de la ville. Leur camp est débordé : les habitants viennent y chercher refuge par milliers, terrorisés par l'arrivée imminente de l'armée serbe. Chargée de traduire les consignes et rassurer la foule, Aida est bientôt gagnée par la certitude que le pire est inévitable. Elle décide alors de tout tenter pour sauver son mari et ses deux fils, coincés derrière les grilles du camp.

Pays : Yougoslavie

Année : 2020

Durée : 1h41

Version : VOST

Titre original : Quo Vadis, Aida?

Date de sortie en France : 22 septembre 2021

Réalisateur : Jasmila Zbanic

Scénario : Jasmila Zbanic

Musique : Antoni Lazarkiewicz

Avec : Jasna Đuričić, Izudin Bajrovic, Boris Ler

Prix / distinctions : Prix du public, festival international du film de Vilnius, 2021. Best award, festival du film de Göteborg, 2021. Grand prix du jury, festival international de films de femmes 2021.


Fiche
bobine

Plus d’un siècle après l’attentat de Sarajevo, qui a allumé la mèche de l’horrible guerre que l’on sait, le volcan des Balkans n’est toujours pas éteint…
Après Sarajevo mon amour (Ours d’or à Berlin, 2006), Jasmila Zbanic revient, avec La Voix d’Aïda, nous parler d’horreur et d’absurde, mais sous une autre forme. Le théatre est ici le massacre de Srebrenica en 1995, fort de ses 8000 morts.
Dans ce film d’un réalisme implacable proche du documentaire, la réalisatrice a greffé le trajet d’une femme bosniaque qui va mettre en exergue toutes les absurdités de ces guerres communautaires. Après le Liban des années 80, juste après le Rwanda, on s’aperçoit en Bosnie qu’aucune leçon n’est jamais retenue…
Il y a d’abord l’absurde réalité de ces êtres qui vivent ensemble, qui sont souvent amis, voire mariés, et qui, du jour au lendemain, vont s’affronter comme les pires ennemis, juste parce que d’appartenance communautaire différente…
Il y a l’impuissance chronique des forces des Nations Unies, trop bien connue, et qui génère ici une incompétence mortifère. Et puis…Aïda va nous montrer son propre démantèlement. Réquisitionnée comme interprète, elle va d’abord se sentir utile, et elle va parler, courir, courir, parler… jusqu’à ne plus savoir qui elle est, ce qu’elle doit faire, qui elle doit protéger. Perdue, elle finira par protéger sa famille, parce que femme et mère, et de la famille à la  communauté…
Le personnage central d’Aïda aurait pu escamoter quelque peu l’histoire. Mais, bien au contraire, il lui donne du corps, la fait respirer, et ce n’est pas le moindre mérite du film. Les acteurs principaux, très convaincants, sont serbes et on aurait pu y voir comme une lueur d’espoir. Mais, et c’est la réalisatrice
qui le dit, « l’espoir peut sauver mais aussi aveugler ».
La Voix d’Aïda est forte et hautement nécessaire. Il faut l’entendre et ne pas l’oublier.

 

Sources : focus-cinéma, le bleu du miroir

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