Dramaturge en panne d’inspiration, Lisa est au chevet de son frère, Sven. Ce comédien allemand de renom est en proie à une maladie très grave. Entre l’Allemagne et la Suisse, sa jumelle, née deux minutes après lui et qui restera pour toujours sa « petite sœur », va tout faire pour l’aider à remonter sur scène.
Face à ces inséparables, la délicieuse Marthe Keller en mère fantasque, un régisseur pragmatique et un mari esseulé qui ne comprennent pas toujours …
Malgré les circonstances, le film de Stéphanie Raymond et Véronique Chuat ne joue pas seulement sur le registre dramatique, c’est même tout l’inverse. Le film interroge avec pertinence sur les relations familiales face à la maladie, mais aussi sur les différentes vies que l’on se construit en s’oubliant un peu, et également sur le monde du théâtre. Tous ces environnements agissent comme une matière vivante et donnent plusieurs couleurs, parfois celle de la  tragédie, bien sûr, mais aussi et surtout celle de la solidarité et du courage sans oublier la poésie qui s’invite comme pour donner une bouffée d’espoir.
Parler de délicatesse, de subtilité et d’harmonie semble la moindre des choses pour qualifier cette Petite sœur (qui a représenté la Suisse aux Oscars et récolté une moisson de prix aux Césars suisses). Un film qui permet à la splendide Nina Hoss (que l’on avait vue dans Barbara de Christian Petzold) d’ajouter une nouvelle prestation exceptionnelle à une carrière qui en compte déjà plusieurs. Avec un tel sujet, Petite sœur devrait être entaché de milliers de larmes. On en ressort plutôt apaisé et serein.

Sources : Dossier de presse – senscritique.com.