Une décennie après le tremblement de terre qui a ravagé Haïti, les projets de reconstruction se comptent sur les doigts d’une main. Le pays continue à être frappé par la pauvreté et fait face à une grave crise politique, institutionnelle, économique et sociale.
Le tournage de Freda qui a commencé en 2019 a pu se faire grâce à la mobilisation et à la protection de la population des quartiers où le film a été tourné.
La jeune cinéaste signe là son premier long métrage en racontant la vie d’une mère, de ses deux filles et de son fils qui tentent tant bien que mal de résister au patriarcat dominant et de joindre les deux bouts avec leur petite échoppe de rue. Quatre personnages évoluent dans un environnement de violence et de misère : une mère dévote, une fille aînée insouciante pensant échapper à son destin par un mariage avec un riche sénateur, la cadette qui donne son prénom au film, la plus politisée de toutes, se battant au quotidien pour que les choses changent et un fils qui ne pense qu’à émigrer au Chili.
On découvre avec un intérêt constant cette jeunesse et tous ses questionnements. On s’attache à Freda et sa formidable actrice Néhémie Bastien, une chanteuse dont c’est le premier rôle au cinéma.
A travers des personnages forts, la réalisatrice donne à voir les profondes blessures d’une nation rongée par les inégalités, la corruption et les catastrophes, mais elle montre aussi l’énergie, la jeunesse, les luttes et l’espoir.
« Exposer les choses permet de voir ce qu’il faut garder et ce qu’il faut enlever pour pouvoir continuer le chemin. Ce qui m’intéressait dans le scénario, c’était de voir où les choses que l’on fait nous mènent. Chaque personnage va ainsi faire des choix par rapport à ses besoins, par rapport à ses valeurs » a
déclaré la réalisatrice dans une interview.

Sources : Positif et Première octobre 2021. Télérama 16 Octobre. Dossier de presse.