Tre Piani est l’adaptation d’un roman de Eshkol Nevo dans lequel Moretti donne à voir des êtres dans tout ce qui fait la complexité du genre humain. Une série d’événements va transformer radicalement l’existence des habitants d’un immeuble romain, dévoilant leur difficulté à être parent, frère ou voisin dans un monde où les rancœurs et la peur semblent avoir eu raison du vivre-ensemble.
Tandis que les hommes sont prisonniers de leurs entêtements, les femmes tentent, chacune à leur manière, de raccommoder ces vies désunies et de transmettre enfin sereinement un amour que l’on aurait pu croire à jamais disparu…
Chacune des destinées, même lorsqu’elles succombent à l’exagération, est clairement compréhensible. La mise en scène d’une étonnante subtilité permet d’appréhender les personnalités dans leurs conflits intérieurs, sans pour autant que l’on juge leurs comportements. Le long métrage se déroule sur plusieurs années et décrit les désœuvrements de l’âme quand elle est atteinte au plus profond d’elle-même.
Le film choisit un ton résolument romanesque qui laisse chez le spectateur la possibilité de toutes les formes d’émotions, qu’il s’agisse de la joie, de la colère, de la tristesse ou du réconfort.
Voilà un cinéma qui nous prend en main et nous conduit dans les méandres des humanités plurielles. Voilà un film qui sait raconter des histoires. On se laisse aller à la beauté des sentiments, à la pudeur et, parfois, à la maladresse des personnages avec un vrai plaisir de rencontrer quelque chose qui pourrait ressembler à nos vies.
Nanni Moretti écrit : « Tre Piani est une invitation à s’ouvrir au monde extérieur qui emplit nos rues. Il ne tient qu’à nous de ne pas à nouveau rester
enfermés dans nos trois étages ».

Sources : Dossier de presse – avoir-alire.com