Dix ans après avoir été révélé à Cannes avec Oslo 31 Août,  Joachim Trier a présenté au dernier festival, le troisième volet de sa « trilogie d’Oslo » : Julie (en 12 chapitres). On découvre une jeune femme presque trentenaire qui, à la fin de ses études de médecine se rend compte que cette orientation ne lui plaît pas et bifurque vers la psychologie, la photo… Le film la suit durant 4 ans. Un court instant et avec humour, il se penche sur ses aïeules (de sa mère jusqu’aux arrière, arrière grands-mères).
En 1750, l’espérance de vie féminine se situait aux alentours de 35 ans. Trois siècles plus tard, que va faire Julie de ces années supplémentaires ?
Ces 12 chapitres sont comme autant d’étapes initiatiques et de facettes de la versatile Julie que tous, même sa patiente mère, peinent à suivre. Mais quand elle rencontre Aksel, auteur de BD reconnu, plus âgé d’une quinzaine d’années, séduisant et attentionné, c’est l’amour inconditionnel qui semble la vouer à une existence stabilisée. Mais on devine, à certains signes, que le tandem n’est pas si bien accordé…
Elle rencontre Eivind, un grand gaillard doux et protecteur. Les balises qui, naguère encore, suffisaient à retracer la vie d’une femme sont en train de sauter. La brillante et sérieuse Julie cherche moins à conquérir le monde qu’à trouver sa juste place au milieu des mille possibilités qui s’offrent à celles qui ont la chance d’être éduquées dans un pays « libre », ici la Norvège. D’ailleurs, Renate Reinsve s’apprêtait à changer de métier lorsque Joachim Trier lui a proposé ce premier rôle ! Elle illumine le film et a été, à juste titre, récompensée du prix d’interprétation féminine.

Sources : Le Monde 13 octobre 2021, Utopia et Positif octobre 2021.