First Cow

lundi 22 novembre 2021

16:00 et 18:30 et 21:00

Résumé : Au début du XIXe siècle, sur les terres encore sauvages de l’Oregon, Cookie Figowitz, un humble cuisinier, se lie d’amitié avec King-Lu, un immigrant d’origine chinoise. Rêvant tous deux d’une vie meilleure, ils montent un modeste commerce de beignets qui ne tarde pas à faire fureur auprès des pionniers de l’Ouest, en proie au mal du pays. Le succès de leur recette tient à un ingrédient secret : le lait qu’ils tirent clandestinement chaque nuit de la première vache introduite en Amérique, propriété exclusive d’un notable des environs.

Pays : Etats-Unis

Année : 2021

Durée : 2h02

Version : VOST

Date de sortie en France : 20 octobre 2021

Réalisateur : Kelly Reichardt

Scénario : Kelly Reichardt et Jonathan Raymond (basé sur son roman "The Half-Life")

Image : Christopher Blauvelt

Musique : William Tyler

Avec : John Magaro, Orion Lee, Toby Jones ...

Prix / distinctions : Prix du Jury, Deauville 2020.


Fiche
bobine

First Cow s’ouvre par une citation, attribuée au poète William Blake : « L’oiseau a son nid, l’araignée sa toile, et l’homme l’amitié », également placée en exergue du roman The Half-Life (2004) de Jon Raymond dont s’inspire le film. Celui-ci s’attache essentiellement à l’amitié entre Cookie, souffre-douleur des trappeurs, et King-Lu d’origine chinoise, en cavale après un meurtre. Ils se rencontrent en pleine forêt dans l’Oregon, région fort inhospitalière dans les années 1820, qui abrite de nombreux pionniers, fuyant la misère en Europe dans l’espoir de trouver un avenir meilleur dans le Grand Ouest américain. Entre les deux hommes va se nouer une indéfectible amitié, comme  on en trouve entre les perdants qui n’ont d’autre choix que la solidarité.
La chance semble sourire aux deux hommes, lorsqu’ils aperçoivent une créature inattendue : une vache, dont on dit qu’elle est la toute première dans la région ; une vache achetée par le notable du bourg, qui se fait fort dans sa demeure de maintenir un semblant de standing britannique. Elle donne à Cookie, qui fut un temps pâtissier, et à King-Lu l’idée de se lancer dans une entreprise risquée, à mi-chemin entre une activité honnête et une totale escroquerie. Tandis qu’ils gagnent de plus en plus d’argent avec leurs gâteaux qui font le bonheur des rudes gars du coin, les deux acolytes peinent malheureusement à abandonner leur commerce douteux…
Insistant sur le fait qu’il s’agit d’une parabole sur de piètres entrepreneurs, Kelly Reichardt délaisse le Cinemascope au profit d’un format standard proche du carré, qui cadre au plus près les personnages, nous les rendant ainsi familiers. Ce qui ne l’empêche pas de magnifier une nature grandiose et encore inviolée. On devine en toile de fond la naissance du capitalisme, sur lequel se construira l’Amérique en détruisant la nature et une partie de ses habitants.
D’une profonde humanité, cette humble histoire lumineuse et poétique, d’amitié, de vache et de gâteaux, nous éblouit.

 

Sources : Utopia (gazette), Les cahiers du cinéma (Octobre 2021), Critikat.com, Dossier de presse.

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