Résumé : Slam est le récit d’un emballement médiatique qui bouleverse la vie paisible de Ricky, un jeune Australien d’origine palestinienne. Lorsque sa sœur disparaît, elle est très rapidement suspectée d’avoir rejoint l’État islamique en Syrie. Qui doit-il croire lorsque s’immiscent le doute et la suspicion ? Son intuition ou les médias ? Une formidable surprise venue d’Australie qui nous interroge sur le rôle des médias, des réseaux sociaux et aussi d’une manière générale sur l’altérité.
Pays : Australie
Année : 2021
Durée : 1h55
Version : VOST
Date de sortie en France : 1 décembre 2021
Réalisateur : Partho Sen-Gupta
Scénario : Partho Sen-Gupta
Image : Bonnie Elliott
Musique : Eryck Abecassis
Avec : Adam Bakri, Rachael Blake, Rebecca Breeds
Fiche
bobine
Ameena vit en Australie. D’origine syrienne, elle est voilée et déclame des vers dans un centre social. Elle ne cache pas sa colère contre les discriminations dont les musulmans sont victimes.
Quand la jeune fille disparaît mystérieusement, la rumeur médiatique prend très vite des proportions inquiétantes. Son frère, Ricky, un garçon discret, doit alors faire face à une tempête de fausses allégations et de remarques racistes qui sont précisément ce qu’il a tenté de fuir toute sa vie.
La disparition d’Ameena est un révélateur pour lui, qui jusqu’à cet événement douloureux, croyait qu’il était accepté par son pays d’accueil et sa belle-famille de façon inconditionnelle. Il découvre finalement que son enquête personnelle pour retrouver sa sœur va mettre en lumière les préjugés et la division. Cette dernière pouvant d’ailleurs exister entre compatriotes séparés par des visions diamétralement opposées.
Le réalisateur, Partho Sen-Gupta, montre, par petites touches, comment le racisme se mélange à la vie de tous les jours, si bien qu’on ne le remarque même plus, à moins qu’on ne donne aux gens une occasion de l’évacuer et qu’on se réveille un matin avec une cible sur le dos : « Tu penses vraiment que tu es australien ? » lui dit une vieille connaissance qui sait parfaitement que Tarik (ou Ricky, comme l’appelle sa femme, blanche) ne l’est pas. Dans ce monde, il suffit de faire un seul petit faux pas pour redevenir en un instant « l’autre ». Slam est sans conteste un film politique mais il se regarde surtout comme un thriller social, plein de rythme où le spectateur se demande, comme dans tout bon polar, comment les protagonistes vont se sortir du dilemme dans lequel ils sont tombés.
Sombre, le film l’est assurément car il aborde des problématiques douloureuses, intemporelles et universelles. Le film pourrait se dérouler dans n’importe quelle démocratie occidentale. Le pathos et l’outrance sont toujours mis à l’écart et cette sobriété sert le propos de cette œuvre à la fois ancrée dans une bien triste réalité et nimbée de mystère.
Sources : Avoir-alire.com, Lebleudumiroir.fr, Cineuropa.fr