
Les amants sacrifiés
jeudi 27 janvier 2022
16:00 et 18:30 et 21:00
Résumé : Kobe, 1941. Yusaku et sa femme Satoko vivent comme un couple moderne et épanoui, loin de la tension grandissante entre le Japon et l’Occident. Mais après un voyage en Mandchourie, Yusaku commence à agir étrangement… Au point d’attirer les soupçons de sa femme et des autorités. Que leur cache-t-il ? Et jusqu'où Satoko est-elle prête à aller pour le savoir ?
Pays : Japon
Année : 2021
Durée : 1h55
Version : VOST
Titre original : Supai no tsuma
Date de sortie en France : 8 décembre 2021
Réalisateur : Kiyoshi Kurosawa
Scénario : Ryusuke Hamaguchi, Tadashi Nohara
Image : Tatsunosuke Sasaki
Musique : Ryosuke Nagaoka
Avec : Yû Aoi, Issey Takahashi, Masahiro Higashide...
Fiche
bobine
Qui sont les Fukuhara ? Beaux et riches, ils forment un jeune couple de bourgeois importateurs de tissus, vivant à l’occidentale à Kobe en 1941.
Lui travaille, ce qui se traduit par beaucoup de scènes dans un bureau où s’agitent des employés. Elle reste chez elle, se promène avec sa servante et attend son mari. Leur distraction favorite : faire des films, lui derrière la caméra, elle devant.
Le mari part en voyage professionnel en Mandchourie alors colonie japonaise et en revient transformé, enfermé dans un terrible secret. Sa femme, devant son mutisme, mène sa propre enquête.
Les amants sacrifiés (curieuse traduction française, le titre original signifiant « La femme de l’espion ») est, à la fois, un film historique, un film romanesque, un film d’espionnage et un film psychologique. Dans l’urgence de l’époque, période de guerre et climat de suspicion, Kiyoshi Kurosawa observe le désarroi de ses personnages, leurs choix, les coups du destin.
L’image et la mise en scène séduisent par leur élégance. Mais c’est surtout le scénario qui nous bluffe par sa construction sans faille. Lorsqu’on croit avoir tout compris se déroule alors un imprévu qui nous détourne de la voie qu’on croyait toute tracée.
Il faut dire que le film est le résultat d’un curieux mélange, du travail conjoint d’un maître du film noir, Kiyoshi Kurosawa, et de son élève à l’Université, Ryusuke Hamaguchi dont le travail est orienté vers les fresques sociales romantiques.
Nous voilà donc en présence d’un thriller romanesque et historique, magistral, divinement alambiqué, une partie d’échec (psychologique) haletante, comme on en voit rarement.
Sources : Télérama et Le Monde, 8 décembre 2021.