Une vie démente
jeudi 17 février 2022
16:30 et 19:00 et 21:00
Résumé : Alex et Noémie voudraient avoir un enfant. Leurs plans sont chamboulés quand la mère d’Alex, Suzanne, adopte un comportement de plus en plus farfelu. Entre l’enfant désiré et l’enfant que Suzanne redevient, tout s’emmêle. C’est l’histoire d’un rodéo, la traversée agitée d’un couple qui découvre la parentalité à l’envers !
Pays : Belgique
Année : 2021
Durée : 1h27
Date de sortie en France : 10 novembre 2021
Réalisateur : Raphaël Balboni et Ann Sirot
Scénario : Raphaël Balboni et Ann Sirot
Image : Jorge Piquer Rodríguez
Avec : Jo Deseure, Jean Le Peltier, Lucie Debay...
Fiche
bobine
Alex et Noémie forment un couple épanoui et désirent avoir un enfant. À l’annonce de cette nouvelle, la mère d’Alex adopte un comportement bizarre qui ne cesse d’évoluer. Le diagnostic ne tarde pas à tomber : elle est atteinte de démence sémantique, une maladie qui affecte la mémoire et les connaissances. Au lieu d’un bébé, c’est donc d’une femme vieillissante et malade dont les trentenaires vont devoir s’occuper, et ce renversement des positions va impliquer des situations burlesques.
Le parallèle entre enfant attendu et parent diminué est traité avec délicatesse et poésie. Si éduquer un enfant consiste à résister à son irrationalité, s’occuper d’une mère qui perd la raison appelle un lâcher-prise et amène à composer avec le non-sens et la déraison.
Néanmoins, l’identité de Suzanne est maintenue par-delà les symptômes qui la contaminent. Ce qui permet de dénuer l’ensemble d’une gravité et d’une pesanteur exprimées à outrance, tout en rendant compte de la dureté et de la douleur que la maladie provoque. Dans le même temps, les cinéastes n’oublient pas la maladie qui ronge les bien-portants : comment se soigner de la honte sociale qui accompagne la survenue de la déraison et de l’absurdité, dans une vie que l’on voudrait propre et respectable ?
Une vie démente est une tragi-comédie finement troussée, interprétée et mise en images avec originalité, où l’obsession de la maladie s’incarne de manière graphique et contamine les personnages. Les décors et les vêtements sont comme des paysages intérieurs, où le motif des draps, luxuriant parterre de fleurs, offre au jeune couple une enveloppe bienveillante.
Une vie démente confirme que l’humour belge est dément… d’intelligence.
Sources: Télérama. Les Inrockuptibles. Le Parisien 10 nov 2021. Avoir-Alire.com