La leçon d’allemand
jeudi 10 mars 2022
16:00 et 18:30 et 21:00
Résumé : Siggi Jepsen est enfermé dans une prison pour jeunes délinquants après avoir rendu copie blanche lors d'une épreuve de rédaction. Le sujet : « Les joies du devoir ». Dans l'isolement de sa cellule, il se remémore la période qui a fait basculer sa vie. En 1943, son père, officier de police, est contraint de faire appliquer la loi du Reich et ses mesures liberticides à l'encontre de l'un de ses amis d'enfance, le peintre Max Nansen, privé d’exercer son métier. Siggi remet alors en cause l'autorité paternelle et se donne pour devoir de sauver Max et son œuvre…
Pays : Allemagne
Année : 2021
Durée : 2h04
Version : VOST
Titre original : Deutschstunde
Date de sortie en France : 12 janvier 2022
Réalisateur : Christian Schwochow
Scénario : Heide Schwochow, d'après le roman de Siegfried Lenz
Image : Frank Lamm
Musique : Lorenz Dangel
Avec : Ulrich Noethen, Tobias Moretti, Levi Eisenblätter...
Fiche
bobine
En rééducation dans une prison allemande, Siggi se souvient de son enfance. En 1943, son père est alors policier d’une petite bourgade du littoral qui, eu égard à ses responsabilités, se fait un devoir d’appliquer à la lettre les ordres du régime nazi. Dans l’ombre de ce père tyrannique dont il respecte de moins en moins le «sens du devoir», l’enfant s’ouvre à la peinture au contact de Max Nansen. Ce peintre, ami d’enfance du père, devient la cible de la police nazie, son art jugé «dégénéré». Déchiré entre la fidélité à l’autorité paternelle et son attrait pour la figure humaniste du peintre, Siggi doit alors faire face à des choix déterminants.
Pour son huitième long métrage et sa cinquième collaboration avec sa mère, scénariste de renom, le réalisateur allemand Christian Schwochow adapte le best-seller de Siegfried Lenz : Deutschstunde. Ce roman, paru en 1968, connut un succès international et marqua toute une génération de lecteurs et d’étudiants allemands. Il aborde, à travers les lourds secrets d’une famille déchirée pendant la guerre, des thèmes intemporels et très cinématographiques : la répression, le piège de la violence et le libre arbitre, à travers la confrontation de deux amis qui deviennent ennemis jurés .
Dans La Leçon d’allemand, Christian Schwochow adopte le point de vue de Siggi. Lui seul semble capable de conserver sa raison et son humanité parmi ces adultes qui oscillent entre violence et résignation. Comme lui, le spectateur est soumis à une grande tension dont le traitement des paysages se fait écho. La rase campagne et les vasières longeant le littoral de la Mer du Nord sont des prisons à ciel ouvert dont on ne peut s’échapper ; les vents tumultueux du large ou les grandes éclaircies aveuglantes semblent dévorer les personnages. Le soin apportée à l’image concourt à cette atmosphère inquiétante mais la beauté des plans nous ramène aussi au thème central de la peinture. Métaphores de la parole muselée, les jeux de regards et les silences prennent bien davantage de place que les dialogues.
Après Paula et De l’autre côté du mur, le réalisateur Christian Schwochow interroge une fois de plus la conscience allemande et notre rapport à la tyrannie à travers un film fort et poétique, d’une belle maitrise formelle.
Sources : Dossier de presse – lebleudumiroir.fr – culturaddict.com – janvier 2022