Et il y eut un matin

lundi 16 mai 2022

17:00 et 19:00 et 21:00

Résumé : Sami vit à Jérusalem avec sa femme Mira et leur fils Adam. Ses parents rêvent de le voir revenir auprès d’eux, dans le village arabe où il a grandi. Le mariage de son frère l’oblige à y retourner le temps d’une soirée.... Mais pendant la nuit, sans aucune explication, le village est encerclé par l'armée israélienne et Sami ne peut plus repartir. Très vite, le chaos s'installe et les esprits s'échauffent. Coupé du monde extérieur, pris au piège dans une situation absurde, Sami voit tous ses repères vaciller : son couple, sa famille et sa vision du monde.

Pays : Israël

Année : 2022

Durée : 1h41

Version : VOST

Titre original : Let It Be Morning

Date de sortie en France : 13 avril 2022

Réalisateur : Eran Kolirin

Scénario : Eran Kolirin

Image : Shai Goldman

Musique : Habib Shehada Hanna

Avec : Alex Bakri, Juna Suleiman, Salim Daw...

Prix / distinctions : Sélection officielle Un Certain Regard, Cannes 2021. 7 Ophirs du cinéma israélien 2021 dont meilleurs film, réalisateur, scénario, acteur et actrice.


Fiche
bobine

On n’a pas oublié la magnifique Visite de la fanfare, en 2007, où Eran Kolirin puisait dans l’absurde ses rêves de voir refleurir la cohabitation en terre de Palestine. Dans le même esprit, en refusant le sérieux, avec un humour oscillant entre le cocasse et le cruel, il nous revient avec un film dont le titre résonne comme un début d’histoire mais qui annonce plutôt le dépôt de bilan de ses rêves.

Fort à propos en cette période où l’on se plaint volontiers des effets délétères de la pandémie, Eran Kolirin nous parle ici des effets d’un confinement qui dure depuis plus de 50 ans, et plus précisément celui des « Palestiniens de l’intérieur », aussi appelés « Arabes israéliens ».

Sami vit confortablement à Jérusalem avec sa femme et son fils. Il revient au village familial juste le temps du mariage de son frère, mais un barrage israélien inopiné va empêcher son retour qu’il voulait rapide. S’installe alors un huis clos chaotique où l’équilibre fragile de sa vie va s’effriter, où vont se réveiller douloureusement des liens qu’il tenait à distance, avec son père, son frère, ses anciens amis restés au village, et jusqu’à sa femme…

Observateur tendre et attentif, Eran Kolirin s’attache à mettre en lumière les ombres des personnages, mais sans oublier la flamme qui leur permet de survivre. A partir du parcours de Sami, il va, très habilement, prendre le pouls de tout un village encerclé. La dimension politique du film n’est bien sûr jamais absente, mais traitée de façon allégorique et souvent poétique, et n’est pas sans rappeler l’humour décalé d’Elia Suleiman.

Si on sourit devant les colombes qui refusent de s’envoler, on pleure quand, à la fin, il faut un cadavre pour voir les deux camps se réunir. Et, parmi les mille questions que pose le film, une seule reste alors : A quoi tout cela sert-il ?

 

Sources : dossier de presse, Le Monde et Les Inrockuptibles, 13 avril 2022.

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