C’est le coup de foudre quand Lisa et Giorgi se rencontrent par hasard dans les rues de Koutaïssi, en Géorgie. L’amour les frappe si soudainement, qu’ils en oublient même de se demander leur prénom. Avant de poursuivre leur chemin, ils décident de se retrouver le lendemain. Ils sont loin de se douter que le mauvais œil leur a jeté un sort : le spectateur est invité à fermer les yeux, et nos deux héros ont changé d’apparence, ils ne se reconnaissent plus, ils sont condamnés à se rechercher.
Cette histoire d’amour contrarié est le deuxième long métrage du réalisateur géorgien Alexandre Koberidzé. Son scénario est une fable poétique à l’humour pince sans rire à la Jacques Tati.
Le parti pris de « réalisme magique » est assumé et souligné par une voix off facétieuse et caustique, les plantes et les lampadaires parlent, le vent souffle des avertissements à l’oreille des personnages, les chiens errants sont en désaccord sur le choix du meilleur café où regarder le match de football.
Les enfants, les chiens, le football tiennent une place importante : « Je vois des similitudes entre le foot et le cinéma » et « Y a-t-il quelque chose de plus beau que de filmer des enfants ? Peut-être des chiens, avec leur honneur et leur dignité ? » précise le réalisateur. Et il le fait magnifiquement dans sa séquence de match de foot entre les enfants, véritable scène d’anthologie.
Nous suivons Lisa et Giorgi dans leur nouvelle vie, Koberidzé nous y entraîne dans de courtes séquences aux digressions inattendues, filmées dans des plans où le cadrage et la lumière sont travaillés avec précision.
Koberidzé rend un bel hommage au cinéma à travers un film dans le film qui permet de voir la réalité autrement : « Que voyons-nous quand nous regardons le ciel ? », le titre international, nous invite dans un monde réenchanté par la magie.

Sources : Dossier de presse / www.senscritique.com, Le Monde et Télérama 23-02-2022