Résumé : Après la Fashion Week, Carl et Yaya, couple de mannequins et influenceurs, sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Tandis que l’équipage est aux petits soins avec les vacanciers, le capitaine refuse de sortir de sa cabine alors que le fameux dîner de gala approche. Les événements prennent une tournure inattendue et les rapports de force s'inversent lorsqu'une tempête se lève et met en danger le confort des passagers.
Pays : Suède
Année : 2022
Durée : 2h29
Version : VOST
Titre original : Triangle of Sadness
Date de sortie en France : 28 septembre 2022
Réalisateur : Ruben Östlund
Scénario : Ruben Östlund
Image : Fredrik Wenzel
Avec : Dolly de Leon, Harris Dickinson, Charlbi Dean Kriek...
Fiche
bobine
Carl et Yaya, jeunes, beaux et riches, mannequins et influenceurs de profession, se chamaillent à la fin de leur repas au restaurant pour de banales questions d’argent…s’ensuit un débat sur l’égalité des sexes et les rôles dévolus à chacun lorsque Madame gagne trois fois plus que Monsieur et qu’il faut présenter une carte de paiement…Le ton décalé de leurs propos nous plonge d’emblée dans l’univers corrosif du réalisateur. On les retrouve en tant qu’invités sur un yacht de croisière en compagnie de richissimes personnages : un oligarque russe accompagné de son épouse et de sa maîtresse, un couple de retraités britanniques ayant fait fortune grâce à la vente de ”matériel garantissant la démocratie à travers le monde”…le capitaine du yacht, un américain anticapitaliste et ivrogne qui refuse de quitter sa cabine…et les domestiques, tous asiatiques, menés de main de maître par Abigail, révoltée contre sa condition de prolétaire opprimée…le personnel est aux petits soins pour les croisiéristes, mais petit à petit une atmosphère de panique s’installe : une tempête s’annonce en même temps que la soirée du capitaine fantôme…Le réalisateur met alors en scène un véritable jeu de massacre…
En s’intéressant aux interactions entre les passagers et le personnel lors d’une croisière de luxe, le réalisateur avait un boulevard devant lui pour prolonger son travail de portraitiste acide et décortiquer les rapports de classe et de genre. Il s’en donne à coeur joie pour dézinguer tout ce petit monde et pousser à fond le curseur de la satire.
Ruben Öslund fait preuve d’un indéniable talent pour composer des scènes comiques à un rythme effréné, on retrouve à nouveau son goût pour étirer dialogues et séquences et dépeindre l’indécence jusqu’à la nausée.
Ce troisième long métrage, où le réalisateur n’hésite pas à dynamiter le politiquement correct, constitue avec Snow therapy en 2014 et The Square en 2017, (déjà Palme d’or à Cannes),une sorte de trilogie sur la condition pas toujours très brillante du ”Mâle contemporain.”
Sources : avoir-alire.com. lebleudumiroir.com.