L’Ombre de Goya par Jean-Claude Carrière
lundi 3 octobre 2022
17:00 et 19:00 et 21:00
Résumé : Amoureux des arts et fin connaisseur de Goya, Jean-Claude Carrière nous guide dans son œuvre incomparable. Pour en percer le mystère, il accomplit un dernier voyage en Espagne qui le ramène sur les traces du peintre. Des liens se tissent avec des artistes issus du monde du cinéma, de la littérature et de la musique montrant à quel point l'œuvre de Goya est influente.
Pays : Espagne / France / Portugal
Année : 2022
Durée : 1h30
Version : VOST
Date de sortie en France : 21 septembre 2022
Réalisateur : José Luis López-Linares
Scénario : Jean-Claude Carrière
Image : Andrés Recio Illán
Avec : Carlos Saura, Julian Schnabel et Jean-Claude Carrière
Fiche
bobine
L’ombre de Goya s’ouvre dans un train. Au début des années 2020, Jean-Claude Carrière se rend en Espagne. On le sait aujourd’hui, ce sera sa dernière traversée des Pyrénées. Carrière s’appuie sur une canne, mais sa voix grave et son œil malicieux gardent l’éclat du temps présent. Il part à la rencontre d’un fantôme qui n’a cessé de le hanter : celui de Francisco Goya. On le suivra dans les musées, les chapelles ou le village natal du peintre.
Au fil des escales, l’ombre de Goya se mêle à celle de Carrière mais aussi à celles de tous ceux qu’il a côtoyés, à commencer par Luis Buňuel. Buňuel et Goya partagent, en effet, les paysages d’Aragon qui les ont vus grandir, la surdité qui les a frappés, l’expérience de l’exil qu’ils ont éprouvée.
Projet remontant à bien des années avant sa disparition, L‘ombre de Goya par Jean-Claude Carrière est une séduisante succession de points de vue livrés par un grand conteur d’histoires.
Cette visite guidée, au cœur d’une œuvre et de celui qui l’a créée, loin d’être une démonstration didactique exhaustive, est une déambulation poétique, luxuriante, échevelée qui, en refusant les sentiers battus, nous mène vers l’essentiel : une humanité généreuse et sans concession.
Tout naturellement et sans grands effets de manches, on s’immerge dans une philosophie gouleyante de la vie, une réflexion sur le temps qui passe et sur la transmission.
Si Goya peignit les Grands de ce monde, il mit, de façon plus personnelle, son talent au service des plus humbles, ne les négligea jamais, affrontant leur part miséreuse, leurs révoltes, leurs souffrances : les zones ténébreuses et sordides qui donnèrent ces terribles « peintures noires » reflets de la solitude de l’artiste renforcée par sa surdité et de la solitude des hommes.
Venir voir L’ombre de Goya, c’est prendre plaisir à regarder un film de passionnés sur des gens passionnants.
Sources : Les Echos 22/05/2022 – Le Monde 14/09/2022.