L’une est enceinte de son sixième enfant, l’autre ne pourra sans doute jamais l’être… Adapté du roman d’Alain Jaspard, Pleurer des rivières, le premier long métrage de Léopold Legrand, Le Sixième enfant, soumet le désir de maternité aux exigences de la morale et de la loi en proposant un choc social de grande magnitude…
Frank et Meriem vivent dans une caravane en compagnie de gens du voyage appartenant à la très religieuse communauté Yeniche. Frank, ferrailleur de profession, et coutumier de petites magouilles a souvent affaire à la justice… Son jeune avocat, Julien, lui obtient cette fois un sursis. Pour le remercier, Frank propose un verre à Julien et Ana son épouse. Lors de la conversation, il apparaît que si Frank et Meriem ne peuvent pas se permettre le luxe du sixième enfant qui s’annonce, Julien et Ana, privilégiés financièrement, seraient comblés d’en avoir un…
Plus encore que le problème moral posé par la proposition qu’ils font alors, le film pose la question du désir. Le scénario s’intéresse à l’évolution parallèle des deux personnages féminins : l’une des deux femmes vivant la grossesse de l’autre par procuration, la seconde, consciente du bonheur qu’elle procure, mais tourmentée par ses convictions de croyante.
Léopold Legrand surfe avec habileté entre les deux familles concernées, l’une aux abois financièrement, l’autre privilégiée. Il montre tout aussi adroitement en quoi les attitudes des deux femmes et des deux hommes divergent, à la perspective d’une « transaction » qui leur paraît possible mais n’en reste pas moins douteuse. Le Sixième enfant parvient à ses fins en nous mettant au défi de réfléchir à la façon dont chacun d’entre nous serait susceptible d’agir, s’il était confronté à une telle situation. Le dénouement, sans drame ni pathos, nous emporte ainsi dans un flot d’émotions contradictoires.

Sources : abusdecine.com, senscritique.com.

Léopold LEGRAN, réalisateur

Après des études littéraires à Paris et un échange à la Tisch School of the Arts de l’université de New York, Léopold Legrand se forme en réalisation à l’INSAS, école publique de cinéma belge. Dans le cadre de ses études, il écrit et réalise plusieurs courts métrages, dont le documentaire Angelika, tourné en Pologne en 2016, qui reçoit de nombreuses récompenses dont le Grand prix au FIFF de Namur et au Poitiers Film Festival.
À sa sortie de l’INSAS en 2018, Léopold réalise le court métrage de fiction Mort aux Codes, adapté d’une nouvelle de Patrick Pelloux. Le film rencontre un large succès en festivals et obtient notamment le Prix du public à Villeurbanne, Brest, Séoul, Saint-Pétersbourg, Nice, ainsi qu’une mention spéciale du jury à Clermont-Ferrand. Le Sixième Enfant est son premier long métrage.

Léopold Legrand est venu à Chalon nous présenter Mort aux codes lors de notre soirée courts métrages de novembre 2018 et son chef opérateur, Julian Ramirez, est venu parler de son travail lors de la Master class de mars 2019 à l’occasion de la toute première édition du festival Chefs Op’ en lumière

Damien BONNARD, acteur

Né en juillet 1978 à Alès, il passe son enfance en Bourgogne. A 16 ans, il abandonne le lycée pour se confronter à la vie active. Parallèlement, il se forme pendant quatre ans à l’Ecole des Beaux-arts de Nîmes. Son parcours atypique le conduit à exercer différents métiers entre la France, le Canada et l’Algérie. De retour à Paris, Damien Bonnard enchaîne les petits boulots de coursiers pour des sociétés de productions, tout en écumant les castings. Il décroche quelques apparitions dans les courts métrages de Charlotte Le Bon (Modern Monster), ou Hugo Rousselin (Virée), ou dans des séries télévisées (Nicolas Le Floch, Rapace). Au cinéma, il obtient des apparitions dans Le Bruit des glaçons (2010) et Un plan parfait (2012). En 2014, le réalisateur Virgil Vernier lui donne sa chance et lui confie un rôle dans Mercuriales.

Sa carrière prend un tournant décisif quand, en 2016, il tourne Voir du pays de Delphine et Muriel Coulin et Rester Vertical d’Alain Guiraudie. Ce rôle le révèle au grand public et lui permet de recevoir, en janvier 2017, une nomination au César du meilleur espoir masculin. En février 2020, il est nommé au César du meilleur acteur pour son rôle dans Les Misérables (2019) de Ladj Ly. En 2021, il est le personnage principal et partenaire de Leila Bekti dans Les Intranquilles de Joachim Lafosse. En 2022, il est l’un des quatre personnages principaux du film Le sixième enfant de Léopold Legrand.

Damien Bonnard est venu en novembre 2016 avec Raphaël Thiéry nous présenter le film d’Alain Guiraudie Rester Vertical.