Les Promesses d’Hasan
lundi 10 octobre 2022
16:00 et 19:30
Résumé : Lorsque Hasan apprend qu’un pylône électrique va être installé sur les terres qu’il cultive, il manœuvre afin que son champ soit épargné. Mais avant de partir en pèlerinage à la Mecque, il promet à sa femme de réparer ses erreurs passées.
Pays : Turquie
Année : 2021
Durée : 2h27
Version : VOST
Titre original : Baglilik Hasan
Date de sortie en France : 3 août 2022
Réalisateur : Semih Kaplanoglu
Scénario : Semih Kaplanoglu
Image : Özgür Eken
Avec : Umut Karadağ, Filiz Bozok, Gökhan Azlağ...
Fiche
bobine
Un gamin plonge un seau dans un puits : geste immémorial pour obéir à son grand-père, Hasan. La soixantaine superbe, cet exploitant d’un verger se désaltère en surveillant les ouvriers qui sarclent les plants de tomates. Comme dans un tableau médiéval, un cheval tire vers l’horizon une charrue guidée par un paysan. Du haut d’une colline, un arbre majestueux, héritage paternel, domine le paysage pastoral.
Hasan et sa femme Emine ont été tirés au sort pour accomplir le pèlerinage à La Mecque. En préparation du Hadj, un musulman doit acquitter ses dettes morales et matérielles. Mais le malheur s’abat sur Hasan le Juste. Un pylône électrique géant va être érigé sur ses terres. Hasan s’insurge avant de trouver un arrangement, une combine qui sera un outrage à la nature…
Qu’il capte la longue silhouette de son protagoniste planté au milieu des paysages ou qu’il se penche sur les détails d’un fruit baigné de rosée, Semih Kaplanoğlu fait preuve d’un art majestueux de la composition. On doit aussi souligner le travail du son. Au sens propre comme au figuré, le film est balayé par un gigantesque vent dont le murmure puis le cri viennent s’immiscer dans la moindre conversation, comme un ouragan qu’on ne peut arrêter et qui nous happe au passage.
Cependant, le film n’est pas seulement un beau livre d’images comme le précise le réalisateur dans une longue interview : « Mes histoires s’intéressent aux conflits humains que nous traversons tous, quelles que soient nos origines. Elles sont centrées sur les questionnements des personnages issus de différentes classes sociales. Chacun a son propre chemin de vie ; chacun tente d’en comprendre le sens, qui est unique et que le rôle social ne permet pas d’expliquer. Pour moi, c’est important de faire ressentir aux spectateurs ce que ressent tout être humain, la douleur, le remords, les angoisses, tandis qu’à l’image, j’essaie de filmer leurs conflits et leurs contradictions. Je pense que l’origine de la souffrance a quelque chose à voir avec le lien authentique et invisible qui nous connecte les uns aux autres. »
Sources : Télérama 02/08/2022 – Le Monde 03/08/2022