Les Harkis

lundi 17 octobre 2022

19:30

Invité / Débat

En présence du réalisateur

Résumé : Fin des années 50, début des années 60, la guerre d’Algérie se prolonge. Salah, Kaddour et d’autres jeunes Algériens sans ressources rejoignent l’armée française, en tant que harkis. Á leur tête, le lieutenant Pascal. L'issue du conflit laisse prévoir l'indépendance prochaine de l'Algérie. Le sort des harkis paraît très incertain. Pascal s’oppose à sa hiérarchie pour obtenir le rapatriement en France de tous les hommes de son unité.

Pays : France

Année : 2022

Durée : 1h23

Version : VOST

Date de sortie en France : 12 octobre 2022

Réalisateur : Philippe Faucon

Scénario : Samir Benyala, Philippe Faucon et Yasmina Nini-Faucon

Image : Fouad Trifi

Musique : Amin Bouhafa

Avec : Théo Cholbi, Mohamed El Amine Mouffok, Pierre Lottin...


Fiche
bobine

Soixante ans après les accords d’Evian, la guerre d’Algérie reste une plaie ouverte sur les deux berges de la Méditerranée. Et si le récent voyage de notre président à Alger est un louable effort thérapeutique, on n’en est encore qu’au rayon des symboles diplomatiques, en chargeant pour l’heure une commission mixte d’historiens de faire avancer la question mémorielle « avec courage ».
Philippe Faucon pourrait être un de ces historiens. De par ses origines et sa vie, sa filmographie s’est fortement nourrie d’un Maghreb qui lui est cher. Dans un style qui allie l’obstination et le pudique, la précision et la sobriété, il contourne toujours l’angélisme et l’émotion facile, prenant faits et personnages comme ils sont, simplement pour les mettre en lumière et nous éclairer sur ce qui peut nous rendre meilleurs, sur ce qu’il ne faut pas oublier.
Quinze ans après La Trahison, le réalisateur revient nous parler des seuls vrais perdants de cette guerre, les Harkis, ces Algériens qui ont rejoint l’armée française et que la fin de la guerre va abandonner, d’un côté comme de l’autre. Fort à propos, il situe sa fiction dans les trois dernières années, quand la France commence à parler d’indépendance mais qu’elle renforce paradoxalement son armée, sa schizophrénie ayant l’effet, d’une bombe à fragmentation. Et fort à propos, il ne s’attache pas à un ou deux personnages mais à tout un groupe, parce que les raisons de rejoindre l’armée étaient diverses et parfois multiples, rarement pour le seul amour du drapeau français.
En suivant ce bataillon de Harkis jusqu’à la démobilisation, mené par un lieutenant français lui aussi en proie à la schizophrénie de cette guerre, Philippe Faucon parvient habilement à ne jamais prendre parti. Il creuse dans la tourbière de l’oubli pour mettre à nu toute la complexité humaine et mieux nous faire comprendre le vécu de ces soldats supplétifs. « On ne parle pas de corde dans la maison d’un pendu », dit-on. Philippe Faucon n’hésite pas à le faire, mais avec la grande intelligence d’avoir défait les nœuds de la corde.

 

Sources : Cineuropa.org, Dossier de presse

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Soirée spéciale
Invité – Débat

Philippe FAUCON

 

Philippe Faucon passe sa petite enfance au Maroc et en Algérie où son père est militaire. Il vit en famille les quatre dernières années de la guerre d’indépendance.

Après une maîtrise de lettres obtenue à l’Université d’Aix-en-Provence, il débute comme assistant régisseur sur Mauvais Sang de Leos Carax, Un médecin des Lumières de René Allio, Trois places pour le 26 de Jacques Demy.
Ses 6 premiers films jusqu’à Samia sont produits par Humbert Balsan, et après la disparition de ce dernier en 2005, il crée avec Yasmina Nini-Faucon, sa propre société de production Istiqlal Films.