A Tolosa, au Pays Basque espagnol, en 2000, un homme politique est abattu froidement de plusieurs balles dans le dos, au bar du Casino. Trois hommes s’enfuient dans une voiture Renault et parviennent à échapper à la police avant de faire exploser le véhicule et de s’enfuir dans la forêt. Juan Maria Jauregui, la victime, laisse derrière lui sa femme Maixabel et leur fille. Au-delà de la douleur, Maixabel décide de tout faire pour que la mort de son mari ne se résume pas à la souffrance de « l’après » où rien n’est normal. Onze ans plus tard, délibérément, elle fait le choix d’accepter de se confronter aux assassins de son mari retenus en prison…
Icíar Bollain nous livre ici un film important et courageux, comme elle a l’habitude de le faire, sur un thème peu traité au cinéma, l’ETA. Elle met en scène de manière magistrale l’ombre que le terrorisme laisse encore à l’heure actuelle sur la société espagnole.
Les Repentis interroge sur le Vivre Ensemble dans le Pays Basque depuis la fin de la violence, sur la possibilité de pardonner et de s’acheminer vers une réconciliation.
A une époque où beaucoup de sociétés européennes sont traversées par des crispations politiques, des discours haineux ou fanatiques, ce film hautement sensible revendique le repentir, le pardon et la réinsertion de ceux qui ont tourné le dos à la violence.
Après Même la pluie, L’olivier ou Yuli, Icíar Bollain signe avec Les Repentis une œuvre à l’émotion intense, qui traite d’écoute, de confrontation à soi-même comme aux autres. Elle montre aussi de quelle humanité certains d’entre nous sont pétris…

Sources : L’Express 14 avril 2022. Le Monde 27 février 2022