À la mort de ses parents, Jacky Caillou a été recueilli par sa grand-mère, magnétiseuse, quelque part dans les Hautes Alpes. Ce jeune homme traîne derrière lui comme une indécision de vie, une forme d’errance permanente. Son aïeule, sur sa demande, l’initie au magnétisme. Elle lui enseigne les vertus des arbres, leur capacité à absorber tous les maux que le magnétisme fait passer dans son corps. Mais elle décède et Jacky s’engage à son tour dans cette voie.
Le personnage principal, incarné avec douceur et naïveté par Thomas Parigi, vit dans un monde qui le dépasse et le fascine à la fois. Il joue de la guitare, il enregistre les bruits qui l’entourent et cherche à saisir la vibration du monde, presque inaudible et impalpable mais néanmoins présente. Avec une bande-son aux sonorités gutturales et intimes, Jacky Caillou nous invite à regarder à l’intérieur de nous-mêmes pour renouer avec les émotions simples de l’enfance.
L’univers de Jacky, c’est aussi celui des bergers et des milliers de bêtes qui transitent lors de la transhumance. Mais un loup rôde dans la région et s’attaque aux brebis. Qui est ce loup auquel on prête une personnalité de bête du Gévaudan ? A-t-il quelque chose à voir avec la jeune fille que Jacky tente de soigner ? Jacky Caillou puise dans l’imaginaire qui sommeille en nous depuis l’enfance. Les personnages existent-ils vraiment ou sortent-ils tout droit d’un conte ?
Comme si la frontière entre le réel, l’imaginaire et le fantastique n’était pas possible à déterminer et que la vérité était mouvante et insaisissable, le film emprunte à différents genres pour tisser une trame narrative surprenante et nous parler de croyances ancestrales à l’âge moderne. Le film ne tranche pas, il n’affirme rien et nous laisse face aux énigmes…

Dans ce conte sans âge, cette fable populaire ou ce roman d’apprentissage, Lucas Delangle signe une œuvre étrange qui se savoure avec tendresse et réenchante le monde.

Sources : le Bleu du Miroir / arts-chipels.fr

Lucas Delangle, réalisateur

Né en Sarthe en 1987, Lucas Delangle est diplômé de La Fémis en réalisation. À sa sortie de l’école, il travaille comme assistant réalisateur sur le documentaire de Claire Simon, Les bois dont les rêves sont faits et comme scripte sur le premier long métrage de Romain Laguna, Les Météorites. En 2017, il réalise un moyen métrage documentaire Du Rouge au Front (Brive 2017).
Jacky Caillou, écrit avec Olivier Strauss, est son premier long métrage.