Les Bonnes étoiles

jeudi 8 décembre 2022

14:00 et 16:30 et 19:30

Résumé : A Busan, par une nuit pluvieuse, une jeune mère dépose un nourrisson près d’une boîte à bébé. Deux hommes le récupèrent immédiatement, bien décidés à lui trouver une nouvelle famille. Un périple insolite et inattendu à travers le pays va faire éclore la complicité, l’humour et la tendresse de ces voyageurs... Grâce à un scénario qui ne cesse de surprendre, le film est une belle réussite.

Pays : Corée du Sud/Japon

Année : 2022

Durée : 2h09

Version : VOST

Titre original : Broker

Date de sortie en France : 7 décembre 2022

Réalisateur : Hirokazu Kore-eda

Scénario : Hirokazu Koreeda

Image : Hong Kyung-pyo

Musique : Jung Jae-il

Avec : Song Kang-ho, Doona Ba, Dong-won Gang, Lee Ji-eun...

Prix / distinctions : Prix d’interprétation masculine, Cannes 2022


Fiche
bobine

Ce film s’ouvre sous les auspices du polar : une nuit, sous une pluie battante, dans une rue déserte de Busan, une jeune femme en détresse abandonne son bébé sur le trottoir devant une église. Elle ne se donne même pas la peine de le glisser dans une « baby box », sorte de coffre sécurisé dévolu au dépôt anonyme de nourrissons en Corée. Deux trafiquants le récupèrent et entendent bien le vendre au plus offrant sur le marché clandestin de l’adoption. La mère de l’enfant semble prise de remords et recherche les ravisseurs.
Tous ces personnages sont, sans le savoir, observés et pris en filature par deux femmes flics… Aidé par son formidable casting, Kore-eda prouve une nouvelle fois son talent pour rendre ses acteurs infiniment sympathiques.
En quelques scènes, le film Les Bonnes étoiles donne de la consistance à toute sa galerie de cœurs cassés, condition indispensable pour cet opus qui repose en grande partie sur l’empathie que le spectateur ressent pour leur destin. Ce qui pourrait sembler une intrigue un peu tarabiscotée autour du trafic d’enfants prend rapidement son sens et nous maintient en alerte en resserrant progressivement les enjeux du film.
D’une certaine manière, Kore-eda adopte un point de vue à la Georges Simenon sur tous ses personnages sans exception : « comprendre et ne pas juger ». Tous sont ainsi également approfondis dans leur humanité et leurs failles et nous renvoient à nos propres peurs et nos propres échecs. « Ce qui est terrible sur Terre, c’est que tout le monde a ses raisons » disait Jean Renoir dans La règle du jeu. Kore-eda applique cette idée à tous ses protagonistes, les rendant tour à tour plus poignants les uns que les autres.
Par sa pudeur et sa sobriété, Les Bonnes étoiles sont un extraordinaire tire-larmes qui renvoie à l’enfance, à cette zone indéterminée où les destins ne sont pas encore figés. Pourtant, Kore-eda parvient par miracle à se retenir au bord de l’effondrement mélodramatique.
Les Bonnes étoiles est une petite merveille d’équilibre et d’émotion dans la veine d’Une affaire de famille, ce qui n’est pas peu dire. Un baby-blues qui nous attrape et ne nous lâche plus jusqu’au générique de fin. Un grand moment de cinéma.

 

Sources : Le Monde, 26 mai 2022 – La Croix, 27 mai 2022

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