Anima Bella
lundi 19 décembre 2022
17:00 et 19:00 et 21:00
Résumé : Gioia vit avec son père dans un petit village des montagnes où elle travaille comme bergère. Rayonnante et généreuse, elle prend soin de sa communauté en collectant chaque jour quelques litres d’eau thermale provenant de la source « miraculeuse ». Mais, un jour, sa vie est bouleversée par un événement tragique qui la mène loin chez elle, dans une ville qu’elle ne connaît pas. Délicatesse et nostalgie de l’insouciance perdue sont au rendez-vous d’un récit magnifié par son interprète principale
Pays : Italie
Année : 2022
Durée : 1h35
Version : VOST
Date de sortie en France : 5 octobre 2022
Réalisateur : Dario Albertini -
Scénario : Dario Albertini et Simone Ranucci
Image : Giuseppe Maio
Musique : Dario Albertini
Avec : Paola Lavini, Francesca Chillemi...
Fiche
bobine
Gioia a 18 ans, elle porte bien son prénom (Joie en italien). Rayonnante et généreuse, un sourire permanent sur les lèvres, elle garde les moutons de son père, vend son fromage et joue l’assistante sociale officieuse pour rendre divers services aux habitués d’une source ‘’miraculeuse’’. Sa vie est bouleversée quand elle apprend que son père Bruno est un joueur compulsif criblé de dettes. Face à cette situation inextricable, son troupeau saisi, Gioia parvient à convaincre Bruno de se faire soigner dans un centre de lutte contre l’addiction. Pour cela, elle le suit à la ville en abandonnant ses amis, la sécurité de son village, et toute sa vie sociale.
Dès lors, Gioia endosse peu à peu un rôle maternel envers son propre père. Bruno, sans prise sur ce qui lui arrive, se trouve perdu face à une réalité qui le dépasse. En mettant en scène ces deux personnages du père et de la fille, dont la relation s’inverse au fil du film, Anima Bella évite subtilement une démarche purement misérabiliste en montrant ce père, à la fois gauche et touchant, incapable de faire face à ses propres failles. Alors qu’un dernier imprévu vient perturber la cure, Gioia prend une décision où, pour la première fois, elle pense plus à son avenir qu’à son père vieillissant. Elle s’affirmera alors comme une jeune femme émancipée.
Le réalisateur Dario Albertini propose un équivalent italien des laissés-pour-compte célébrés par Ken Loach, en valorisant la débrouille, la solidarité et le pragmatisme. L’histoire est filmée avec le même réalisme mâtiné de poésie : la région du Latium où elle se situe est une campagne hérissée de vilaines constructions industrielles aujourd’hui abandonnées par la spéculation immobilière. Dans ce cadre étrange, hors du temps, la semi-pénombre accentuée par le grain des images contribue à l’ambiance crépusculaire qui marque la fin d’un règne : celui du père protecteur redevenu un enfant.
Sources : Dossier de presse – www.humanite.fr 04/10/2022; zone-critique.com 04/10/2022 – www.lemonde.fr 05/10/2022; www. toutelaculture.com.