Corsage
jeudi 12 janvier 2023
16:00 et 18:30 et 21:00
Résumé : Noël 1877, Élisabeth d’Autriche (Sissi), fête son 40e anniversaire. Première dame d’Autriche, femme de l’Empereur François-Joseph Ier, elle n’a pas le droit de s’exprimer et doit rester à jamais la belle et jeune impératrice. Pour satisfaire ces attentes, elle se plie à un régime rigoureux de jeûne, d’exercices, de coiffure et de mesure quotidienne de sa taille. Étouffée par ces conventions, avide de savoir et de vie, Élisabeth se rebelle de plus en plus contre cette image.
Pays : Autriche
Année : 2022
Durée : 1h53
Version : VOST
Date de sortie en France : 14 décembre 2022
Réalisateur : Marie Kreutzer
Scénario : Marie Kreutzer
Image : Judith Kaufmann
Musique : Camille
Avec : c Vicky Krieps, Florian Teichtmeister, Katharina Lorenz...
Fiche
bobine
Objet de toutes les attentions, sujet de toutes les rumeurs, Elisabeth ne se supporte plus, ne peut plus se voir, que ce soit en peinture ou en photo. Tout sauf la fixité. Elle choisit le mouvement, réveille sa fille en pleine nuit pour une escapade équestre, prend ses quartiers d’été et d’automne, flirte avec son palefrenier. Seule l’image animée trouve grâce à ses yeux. Un inventeur français lui propose de la filmer, elle accepte. Merveilleuses séquences muettes, illusions d’un bonheur simple.
« Je t’interdis de te noyer dans mon lac. » Magnifique réplique que Louis II de Bavière, son cousin et confident, lui assène face aux évidents signes de dépression dont elle fait preuve. Ils aimaient jouer et rire, flirter aussi mais il est fini le temps où elle lui apprenait à défaillir, où il feignait le désir. Puisque plus rien ne la porte, elle passe par la fenêtre. La médecine vient à son secours, on lui prescrit un nouveau calmant tout à fait inoffensif : l’héroïne. Elisabeth plane et se complaît dans sa mélancolie cotonneuse. Tour à tour sarcastique, provocante, impérieuse, exsangue, anéantie, elle est tout compte fait absolue et admirable. Elisabeth rue dans les ors de l’empire et multiplie les affronts à son rang. Le film enregistre, peu à peu, un glissement du mouvement vers l’agitation.
Libre évocation de la vie d’Elisabeth, Impératrice d’Autriche, Corsage dresse le portrait d’une insurgée. A l’image de son sujet, le film envoie valser les conventions du biopic, et revisite l’Histoire.
Marie Kreutzer épouse les problématiques de son personnage et choisit de s’affranchir elle-même des contraintes de vérité et de reconstitution. Citons la compositrice et chanteuse Camille dont la voix et la musique font vibrer l’image, et la rendent plus belle encore même si celle-ci est historiquement fausse.
A 150 ans de distance, la réalisatrice autrichienne desserre le corset et le carcan dans lesquels Elisabeth étouffait. Elle revendique l’héritage de l’émancipation et balaie le classicisme avec une brillante aisance. Vicky Krieps, exceptionnelle, inonde l’écran de sa fantaisie et de sa mélancolie.
Sources : avoir-alire.com, lebleudumiroir.fr, Dossier de presse