Après la première guerre mondiale, Raphaël retourne chez lui, enfin plus précisément chez Madame Adeline qui lui présente son enfant, Juliette, dont sa femme adorée a accouché avant de mourir. Mais les habitants du village semblent au courant de quelque chose et regardent étrangement ce soldat rescapé….
Après un remarquable Martin Éden, L’Envol, inspiré du roman »Voiles Écarlates  » de l’écrivain russe Alexander Grin publié en 1923, confirme le goût de Pietro Marcello pour les adaptations littéraires et son excellence en la matière. De l’après-guerre 14- 18 aux années 30, dureté et féérie cohabitent dans ce film qui a des allures de conte avec ses sortilèges et ses malédictions, et où le réalisme se fait parfois musical ou magique. Ce long métrage nous propose une très tendre relation entre un père et sa fille, seuls ou presque face à l’hostilité d’un village.
Avec une maîtrise parfaite des ellipses temporelles, un sens du cadre affirmé et un grain de l’image très appuyé et raccordé à des images d’archives, Pietro Marcello parvient à rester cohérent dans sa narration et à nous attacher à ses personnages principaux, tout en recréant avec talent la rudesse d’une époque dans la région picarde. Pour trouver l’interprète de Juliette et celui de Raphaël, le casting a été long. Le cinéaste voulait quelqu’un dont la corpulence extraordinaire contraste avec la délicatesse de la petite fille. Raphaël Thiéry livre ici une composition d’une grande profondeur et d’une immense sensibilité. Juliette Jouan, quant à elle, démontre, dès son premier rôle d’importance dans un long métrage, un naturel et un charme confondants.
Le réalisateur italien signe un conte magnétique semblant sorti d’un autre temps, comme un vieux grimoire distillant ses sortilèges. Mais c’est aussi un film étonnant et détonant. D’un côté, il nous transporte vers le passé mais on peut aussi le voir comme un film tout à fait moderne, voire un récit d’émancipation résolument féministe, enveloppé dans un esthétisme admirable.

Sources : senscritique.com / Dossier de presse.

En présence de Raphaël Thiéry, artiste interprète.

Raphaël Thiéry débute sa carrière au théâtre
dans plusieurs mises en scène de Patrick
Grégoire, notamment Métallos et dégraisseurs,
qui traite de sa propre histoire familiale, ou le seul
en scène Écoute donc voir qu’il co-écrit avec le
metteur en scène.

En 2012, il joue dans LE CHANOINE KIR, moyen métrage d’Eric Nivot. En 2016, il est repéré par Alain Guiraudie, qui le fait jouer dans RESTER VERTICAL, sélectionné en Compétition Officielle au Festival de Cannes. Depuis, il participe à des projets de courts métrages, notamment LE CŒUR DE PIERRE d’Olivier Binder, qui lui vaut le prix d’interprétation du festival Le court nous tient. Il fait également des apparitions dans des longs métrages comme AMANDA (2017) et LES PASSAGERS DE LA NUIT (2021) de Mikhaël Hers, SOUS LES ETOILES DE PARIS de Claus Drexel (2019), DE NOS FRERES BLESSES de Hélier Cisterne (2022), SAINT-OMER de Alice Diop (2022)… On peut le voir aussi dans des Séries telles que PARIS POLICE 1900, LA RÉVOLUTION ou GERMINAL (2020).
Dans L’ENVOL, il incarne le rôle principal, celui de Raphaël, le père de Juliette.