Radio Metronom

lundi 30 janvier 2023

17:00 et 19:00 et 21:00

Résumé : Bucarest, 1972. Ana a 17 ans et rêve d’amour et de liberté. Un soir, elle rejoint ses amis à une fête où ils décident de faire passer une lettre à Metronom, l’émission musicale que Radio Free Europe diffuse clandestinement en Roumanie. C’est alors que débarque la Securitate, la police secrète de Ceausescu. Inspiré de faits réels issus des archives de la Securitate, le film décortique comment le harcèlement et la délation sont érigés en système pour garantir la soumission au régime

Pays : Roumanie

Année : 2023

Durée : 1h42

Version : VOST

Titre original : Metronom

Date de sortie en France : 4 janvier 2023

Réalisateur : Alexandru Belc

Scénario : Alexandru Belc

Image : Tudor Vladimir Panduru

Avec : Mara Bugarin, Serban Lazarovici, Vlad Ivanov...

Prix / distinctions : Prix de la mise en scène, Un Certain Regard, Cannes 2022. Grand prix du jury, Festival du Film d’Histoire de Pessac 2022.


Fiche
bobine

Un chagrin d’amour peut-il éveiller la conscience politique ?
Ce qui pourrait être un beau sujet de dissertation nous questionne en sortant de la salle, mais ce n’est pourtant pas le sujet du premier film de fiction d’ Alexandru Belc. L’ancien assistant de Cristian Mungiu, connu pour ses documentaires, nous propose une chronique de la jeunesse roumaine sous le joug de Ceaucescu.
Nous sommes en 1972. Si nous surfons encore sur les lendemains de 1968, la Roumanie, elle, vit sous l’éteignoir du génie des Carpates et de sa célèbre milice, la Securitate. Le seul vent de liberté pour les jeunes s’appelle alors Radio Metronom, une émission purement musicale que Radio Free Europe diffuse clandestinement depuis l’étranger et qu’ils doivent écouter même à l’abri de leurs parents, tant la musique des Doors, Janis Joplin ou autres Led Zeppelin est jugée subversive.
Sur des données documentaires, Belc va greffer l’histoire romantique de la jeune Ana et construire son film en la suivant pas à pas, avec sa naïveté, ses sentiments, ses blocages, jusqu’à une surprenante émancipation. La fiction apporte ici un climat d’une grande justesse, où les petites histoires vont s’engouffrer dans la grande Histoire…
Si la première partie met en scène l’insouciance nécessaire de cette jeunesse qui fleure bon les souvenirs de Salut Les Copains et de La Boum, la deuxième partie change radicalement de nature avec l’intrusion, par la faute d’un traître, de la Securitate dans une surprise-party. Avec rigueur et une grande maîtrise des plans, le réalisateur démonte alors toute la perversité de la répression, devant laquelle il faut toujours avouer, dénoncer et balancer.
Le film a été justement récompensé pour sa mise en scène, mais il faut souligner l’intelligence du scénario qui nous emmène, dans la respiration d’Ana, de l’indolence à la résistance, de la fête à la punition. Et puis…que la musique est belle, on est dans les années 70 bien sûr, a-t-on fait mieux depuis ?
Avec un regard subtil et d’une grande sensibilité, Alexandru Belc nous offre une peinture à la fois tendre et très forte sur les jeunesses brisées. Si Kafka n’est pas loin, il faut y voir aussi une ode à toutes les formes de libération.

 

Sources : Cineuropa, Le Polyester, dossier de presse.

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