ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Harka

lundi 6 février 2023

17:00 et 19:00 et 21:00

Résumé : Ali, jeune tunisien, vit une existence solitaire, et survit en vendant de l’essence de contrebande au marché noir. A la mort de son père, il doit s’occuper de ses deux sœurs cadettes, livrées à elles mêmes dans une maison dont elles seront bientôt expulsées. Face à cette soudaine responsabilité et aux injustices auxquelles il est confronté, Ali verse dans la colère et la révolte. Celle d’une génération qui, plus de dix ans après la révolution, essaie toujours de se faire entendre…

Pays : Tunisie/France

Année : 2022

Durée : 1h27

Version : VOST

Date de sortie en France : 2 novembre 2022

Réalisateur : Lofty Nathan

Scénario : Lofty Nathan

Image : Maximilian Pittner

Avec : Adam Bessa, Najib Allagui, Salima Maatoug, Iqbal Harb...

Prix / distinctions : Meilleur acteur pour Adam Bessa, Un Certain Regard Cannes 2022 et Saint Jean de Luz 2022.Antigone d’Or, Prix de la critique et prix de la meilleure musique, Cinemed Montpellier 2022. Meilleur réalisateur, meilleur acteur, International Film Festival Djeddah 2022.


Fiche
bobine

Le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid, un jeune marchand de fruits et légumes s’immole par le feu pour protester contre la répression policière. C’est le déclenchement d’un vent de révolte en Tunisie et dans d’autres pays du Moyen-Orient, appelé le « Printemps arabe ».
Lofty Nathan, jeune documentariste et metteur en scène américain, issu d’une famille égyptienne copte, né en Angleterre et ayant vécu aux Etats-Unis, sait de quoi il parle car il a réalisé en 2019 un documentaire intitulé Days of Black and Yellow qui évoque la situation de détresse des taxis traditionnels à New-York avec l’avènement de Uber et ses applications qui ont provoqué de nombreux suicides parmi les chauffeurs américains.
En 2022, il consacre sa première fiction à l’histoire d’un jeune Tunisien en proie à toutes les difficultés pour vivre aujourd’hui, et surtout déçu par la « Révolution du jasmin » qui n’a pas pu ou voulu tenir ses promesses. A la mort de son père, le jeune Ali se retrouve chef de famille et doit s’occuper de ses deux jeunes sœurs, mais il n’a qu’un rêve : partir un jour, en France, pour une vie meilleure.
Ce film est une leçon de courage, d’abnégation, une démonstration de force de caractère et de conviction. Peu de dialogues, un récit dans lequel l’image prend toute sa valeur évocatrice, un esthétisme sans provocation, simple, épuré et naturel. On peut déceler une possible affinité avec Ken Loach avec cette volonté farouche de défendre les individus dans la singularité de leur existence. Il montre la pauvre vie sans espoir des gens exclus de la société, une vie qui ne compte plus et qui finit par disparaître dans l’indifférence générale.
L’histoire d’Ali est magnifiquement interprétée par le jeune acteur Adam Bessa, dont l’expressivité faite de silence signifie à la fois la résistance aux épreuves de la vie et l’élégance de ne pas montrer sa faiblesse . Harka, selon le réalisateur signifie, en argot, à la fois « brûler » et « migrant ». Un titre bien choisi pour l’histoire de ce jeune homme qui réalise qu’il ne partira jamais.
Lofty Nathan dresse un constat désespéré d’un pays, la Tunisie, dont la révolution n’aura été qu’un feu de paille.

 

Sources : Télérama 2 nov 2022, Positif, senscritique.fr décembre 2022.

Regarder la
bande-annonce