Walid et Jalal sont voisins dans une cité d’Haïfa où vit une importante communauté arabe. Walid, souffrant de dépression chronique, est un écrivain qui tente d’écrire son premier roman.
Jalal, petit escroc sympathique, fait le premier pas et invite son voisin à prendre le café. Une relation étroite se noue alors entre eux. Jalal est persuadé d’aider l’écrivain en lui dévoilant ses combines, Walid, quant à lui, y voit l’opportunité de réaliser un projet secret. Cette grande proximité va les mener très loin….
Fièvre méditerranéenne est une comédie dépressive où la réalisatrice orchestre un choc des contraires entre deux hommes qui n’auraient jamais dû se rencontrer et vont pourtant devenir inséparables. Servi par une écriture au cordeau, le film raconte en creux un mal-être palestinien incapable de trouver sa place en Israël.
Pour Maha Haj la « fièvre méditerranéenne » est une incarnation de ce mal-être : « C’est une réalité que tout le monde vit et partage et pas seulement ce personnage. Cela traverse toutes les générations et concerne la nation entière, depuis la catastrophe de 1948. Il est impossible pour un pays d’en sortir indemne. Personne ne peut vraiment vivre simplement comme tout un chacun, à savoir se réveiller le matin, prendre son petit déjeuner, vivre sa journée normalement et même tomber amoureux, sans le poids de cette immense tristesse qui imprègne tout. Il est impossible de vivre sans ce spectre. Cette déchirure est en nous. Alors oui, Walid est contaminé, il est tiraillé entre l’héritage de la lutte pour une Palestine libre et cette douleur écrasante qui le paralyse. »

Sources : Positif, décembre 2022 – L’Express, 13/12/2022