Le Retour des hirondelles
jeudi 30 mars 2023
16:30 et 19:30
Résumé : Ma, dans la campagne chinoise, près du désert du Gobi, mène une vie rude de paysan. Comme il est le dernier de sa fratrie sans épouse, ses frères décident de le marier à Guiying, une femme à la santé fragile. Malgré ce mariage arrangé, tous deux vont se lier d’amour. Un film où se profile un adieu poignant à la terre et qui dénonce l’appât du gain, la corruption et l’exploitation des plus pauvres, censuré en Chine
Pays : Chine
Année : 2023
Durée : 2h11
Version : VOST
Titre original : Yin ru chen yan
Date de sortie en France : 8 février 2023
Réalisateur : Li Ruijun
Scénario : Li Ruijun
Image : Weihua Wang
Musique : Peyman Yazdanian
Avec : Wu Renlin, Hai Quing ...
Fiche
bobine
Dans la Chine profonde et reculée, deux familles voient, dans le mariage qu’elles projettent d’arranger, l’opportunité de ne plus avoir à leurs charges deux êtres qui leur pèsent :
▪ Guiging, (dont le nom signifie fantôme), contrefaite et stérile, devenue incontinente à force d’avoir été frappée dans son jeune âge.
▪ Ma, (dont le nom signifie cheval) , « le Cadet » ainsi que le désignent ses proches, encore célibataire malgré son âge avancé.
Contre toute attente, de l’union de ces deux malheurs, naîtra le bonheur. Le bonheur de deux êtres jusqu’alors honnis et méprisés, émerveillés chacun de se découvrir soudainement précieux pour l’un de leurs semblables. Un lien timide, prudent, dont l’image patiente de Weihua Wang, suit la longue construction, au rythme des animaux qui constituent leurs principaux témoins : l’âne, une portée de poussins…
Mais ce premier choc, au bout du compte presque heureux, puisqu’ occasionnant une démarche doublement constructive, en rencontrera un second, plus inquiétant. Les paysans pauvres de la Chine peuvent être utilisés par les puissants ou les réseaux de trafiquants comme vaches à lait. Cet acte de vampirisme moderne et légal est une thématique parallèle, mais non moins impressionnante et scandaleuse.
Le chromatisme de la Chine a longtemps été associé, pour l’Occident, au rouge et au noir denses et lumineux de ses laques, ou encore aux teintes délicates de ses porcelaines. Quant au cinéma de Li Ruijun, il porte les couleurs de la terre et de la poussière…
Comme le dit notre « cinéaste-paysan » : « Si le cinéma est l’art du temps, alors le travail du cinéaste ressemble à celui du fermier. Le fermier confie ses cultures à la terre et au temps. Le cinéaste leur confie ses films. Les mots sur le papier sont des graines qu’il faut faire germer. Grâce à eux, nos lointains souvenirs prennent vie et se transforment en plans de cinéma. »
Sources : Télérama 6 février 2023, France Info et La Croix 8 février 2023.