ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Eternal Daughter

jeudi 15 juin 2023

17:00 et 19:00 et 21:00

Résumé : Julie, accompagnée de sa mère âgée, vient prendre quelques jours de repos dans un hôtel perdu de la campagne anglaise. La jeune femme, réalisatrice en plein doute, espère y retrouver l’inspiration ; sa mère y voit l’occasion de faire remonter de lointains souvenirs, entre les murs de cette bâtisse qu’elle a fréquentée dans sa jeunesse. Un huis clos qui flotte dans une abstraction douce, mais parfois douloureuse.

Pays : Royaume Uni

Année : 2023

Durée : 1h36

Version : VOST

Date de sortie en France : 22 mars 2023

Réalisateur : Joanna Hogg

Scénario : Joanna Hogg

Image : Ed Rutherford


Fiche
bobine

Par une nuit brumeuse, Julie et sa mère âgée arrivent en taxi dans un hôtel-manoir perdu de la campagne galloise. Lorsque la fille s’annonce en disant qu’elle a réservé, la réceptionniste rechigne d’abord et finit par lui accorder de mauvaise grâce la chambre réclamée.
De l’histoire, il ne faut pas en dire plus car Eternal Daughter est un film d’atmosphère où le récit s’épaissit au fur et à mesure que le jeu de Tilda Swinton, qui interprète à la fois Julie et sa mère Rosalind, suggère d’autres espace-temps et laisse entrer des fantômes. Au fil des dialogues, Tilda Swinton construit une véritable énigme, qu’entretiennent habilement d’autres personnages, la réceptionniste, mais également Bill, le gardien de nuit qui fait connaissance avec les deux femmes.
Au milieu de cette atmosphère liée à un passé trop présent, où les mouvements sont lents et silencieux, Joanna Hogg explore la question du poids de l’héritage familial. La manière dont les douleurs ou les responsabilités des parents peuvent influencer l’état d’esprit des enfants est la clef pour comprendre le personnage de Julie, qui cherche à tout faire pour contenter sa mère, mais souffre de ne jamais réussir.
Avec un talent fou, la réalisatrice parle d’elle-même au travers de la brillante Tilda Swinton et de ces images aussi belles qu’inquiétantes. Ainsi le film, funèbre et élégant à la fois, tire parti des miroirs, fenêtres, escalier, enfilade de pièces, pour un séjour teinté d’onirisme qui éveille tous les sens. En particulier l’ouïe – joli sortilège musical que le son lointain d’une flûte.
Avec une épure et une économie de moyens drastiques, Joanna Hogg réussit à confectionner un très bel écrin sur le deuil où la pudeur l’emporte sur tout autre sentiment. Dans la continuité de son œuvre, elle s’attache à créer des fictions où la narration est moins importante que les questionnements. Et ce cinéma de l’introspection et de la sensibilité aussi beau qu’intellectuel affirme plus haut encore la place de cette passionnante cinéaste.

Sources : ecranlarge.com, lebleudumiroir.fr, Télérama et Le Monde 21 mars 2023

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