
Le Caire Confidentiel
jeudi 7 septembre 2017
19:00 et 21:00
Résumé : Le Caire, janvier 2011, quelques jours avant le début de la révolution. Une jeune chanteuse est assassinée dans une chambre d’un des grands hôtels de la ville. Noureddine, inspecteur revêche chargé de l’enquête, réalise au fil de ses investigations que les coupables pourraient bien être liés à la garde rapprochée du président Moubarak.
Pays : Suède
Année : 2017
Durée : 1h51
Version : VOST
Titre original : The Nile Hilton Incident
Date de sortie en France : 5 juillet 2017
Réalisateur : Tarik Saleh
Scénario : Tarik Saleh
Avec : Fares Fares, Mari Malek, Yasser Ali Maher ...
Fiche
bobine
Janvier 2011, dix jours avant le début de la Révolution, dans une chambre du Hilton de la capitale égyptienne, une jeune chanteuse est égorgée. Le policier Noureddine est chargé de l’enquête qu’il aborde comme à son habitude avec désinvolture. Mais celle-ci va le mener vers les arcanes du pouvoir…
Le Caire Confidentiel est un vrai film noir. Il convient de ne pas considérer cette affirmation comme superficielle et publicitaire mais de souligner que c’est l’esprit même d’un genre particulier, ancré dans une certaine histoire du cinéma, ses déterminations sociales et psychologiques et les soubassements politiques de sa morale.
Ce film vaut par son histoire, mais aussi par ce qu’il nous dévoile de la société égyptienne : attentats rapportés par les médias, usages des réseaux sociaux, affiches de propagande, antennes paraboliques défaillantes, circulation de CD piratés, formes multiples de la corruption, palaces internationaux luxueux, écarts sociaux criants… il montre les travers d’une société de façon frontale. Un angle d’approche qui, selon sa productrice, n’aurait pas pu être celui d’un cinéaste vivant en Égypte – Tarik Saleh, auteur de plusieurs documentaires, réside en Suède -. Il n’en a pas moins saisi admirablement le moment de bascule de son pays d’origine.
Le scénario s’inspire à la fois d’un fait divers et des romans policiers politiques de l’ancien criminologue Leif Persson. L’interprétation impeccable de l’acteur Fares Fares (dernièrement vu à La bobine dans La Communauté de Thomas Vinterberg) structure le récit et lui apporte une fluidité. La belle lumière du film est signée Pierre Aïm, déjà repéré dans Jaffa et césarisé pour La Haine, Monsieur N et Polisse.
La singularité du regard du cinéaste permet de voir la nature profonde d’une société et pose la sourde interrogation qui parcourt élégamment le film : la morale est-elle une question de nature ou de degré ?
Sources : Positif Mai 2017. http://www.liberation.fr/auteur/12314-elisabeth-franck-dumas, Libération 04/07/17. La Croix et Le Monde 05/07/17