Gabriel et la montagne
jeudi 21 septembre 2017
19:30
Résumé : Avant d'intégrer une prestigieuse université américaine, Gabriel Buchmann décide de partir un an faire le tour du monde. Après dix mois de voyage et d'immersion au cœur de nombreux pays, son idéalisme en bandoulière, il rejoint le Kenya, bien décidé à découvrir le continent africain. Jusqu'à gravir le Mont Mulanje au Malawi, sa dernière destination.
Pays : Brésil
Année : 2017
Durée : 2h11
Version : VOST
Titre original : Gabriel e a montanha
Date de sortie en France : 30 août 2017
Réalisateur : Fellipe Barbosa
Scénario : Fellipe Barbosa, Kirill Mikhanovsky, Lucas Paraizo
Avec : João Pedro Zappa, Caroline Abras, Alex Alembe, ...
Fiche
bobine
Le plan-séquence d’ouverture est très beau. Un paysage sublime, deux paysans malawiens qui l’arpentent et un corps sans vie qu’ils découvrent. Cette première scène installe un suspense qui tient tout le long du film : comment ce cadavre a-t-il échoué là ?
On comprend très vite qu’il s’agit de Gabriel Buchman, un jeune et brillant étudiant brésilien qui, avant d’intégrer une université américaine, a décidé de prendre un congé sabbatique d’un an et de faire le tour du monde. Fellipe Barbosa, le réalisateur, décrit les dernières semaines du parcours de celui qui fut son ami.
Gabriel est alors en Afrique et il veut côtoyer les gens pour comprendre la pauvreté dans ces pays. C’est sa façon à lui de voyager. « Je voyage comme j’ai toujours rêvé, pas de manière touristique » écrit-il à ses parents. Pour cerner la personnalité du jeune Carioca, Fellipe Barbosa construit son film en insérant dans sa fiction des scènes où il recueille les témoignages de tous les locaux ayant croisé la route du jeune étudiant. Sept années ont passé depuis la mort de Buchmann, mais leurs souvenirs sont intacts et ils l’évoquent avec émotion comme si ces moments passés avec lui, étaient les plus forts de leur existence.
Même s’il s’agit d’une fiction, ce parti-pris surprenant donne au film un côté « enquête documentaire » qui lui fournit toute son originalité.
On pense à Into the wild qui traitait presque du même sujet mais le réalisateur se distancie très vite du naturalisme de Sean Penn et c’est plutôt vers Agnès Varda, avec Sans toit, ni loi, qu’il faut se tourner pour retrouver une structure similaire.
Ainsi, émerge peu à peu, par petites touches, les différentes facettes de ce personnage ambigu. Mais le spectateur finit par être troublé en suivant la route de Gabriel car la vérité lui échappe constamment. Cet antihéros était-il attachant ? Exaspérant et presque clownesque ? Cynique ? Ou bien était-il quelqu’un de bien plus fort qui gravissait des montagnes à la recherche d’une certaine forme de spiritualité ? Mais, ce qui est certain, c’est que sa mort, fortement médiatisée au Brésil en 2009, l’a rendu définitivement immortel.
Source : dossier de presse