ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Les herbes sèches

lundi 11 septembre 2023

16:00 et 19:30

Résumé : Samet est un jeune enseignant dans un village reculé d’Anatolie. Alors qu’il attend depuis plusieurs années sa mutation à Istanbul, une série d’événements lui fait perdre tout espoir. Jusqu’au jour où il rencontre Nuray, jeune professeure comme lui…

Pays : Turquie

Année : 2023

Durée : 3h17

Version : VOST

Titre original : Kuru Otlar Üstüne

Date de sortie en France : 12 juillet 2023

Réalisateur : Nuri Bilge Ceylan

Scénario : Nuri Bilge Ceylan, Akin Aksu et Ebru Ceylan

Image : Cevahir Sahin et Kürsat Üresin

Musique : Philip Timofeyev

Avec : Deniz Celiloğlu, Merve Dizdar, Musab Ekici ...

Prix / distinctions : Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes 2023 à Merve Dizdar


Fiche
bobine

Neuvième long métrage de Nuri Bilge Ceylan, Les Herbes Sèches achève en apothéose un cycle de trois films consacrés à trois âges de la vie d’intellectuels condamnés à attendre un sursaut du destin dans des régions reculées de Turquie.
Après avoir étudié les regrets de la vieillesse dans Winter Sleep (2013), les aspirations de la jeunesse dans Le Poirier Sauvage (2018), le cinéaste turc s’intéresse cette fois aux émois d’un enseignant qui se demande s’il n’est pas en train de passer à côté de son existence.
L’Anatolie est une région qui ne connaît pratiquement que deux saisons : l’été et l’hiver. Et c’est pendant la seconde période, dans des paysages somptueusement enneigés, que se déroule principalement Les Herbes Sèches, un film d’une force majestueuse et mélancolique. D’une durée conforme aux standards du réalisateur, le film ne distille aucun ennui. Le vague à l’âme inhérent à la fuite invisible des jours, des mois et des saisons se précise à travers ses personnages principaux. Dans l’univers plutôt masculin de Ceylan, où les petitesses des protagonistes sont largement évoquées, une jeune professeure, Nuray, va incarner l’idéalisme et la part de romanesque capable de transcender le film.
Nous sommes face à un récit dont l’écriture démontre un travail puissant. Le cinéaste crée du décalage, contrarie la petite musique d’un film orchestré avec minutie. Nuri Bilge Ceylan, à l’instar des grands auteurs – Dostoïevski ou Tchekhov en littérature, Bergman au cinéma – expérimente l’humain avec gravité, le conditionne pour le révéler à lui-même. Quel sens donner à sa vie ? Est-il nécessaire de s’engager ou pas ? Quelque chose s’est-il libéré sur ce sol meurtri qui ne semble pas pouvoir renaître, car en effet, dès le printemps, le dessèchement menace la nature ? En va-t-il de même pour les êtres humains ?
À toutes ces questions, Nuri Bilge Ceylan oppose la contradiction et la nuance et se refuse à tout jugement moral. « Parce que je ne sais rien et ne suis sûr de rien, je crois qu’il faut créer des doutes dans l’art pour laisser libre le public. Je ne veux pas porter atteinte à la liberté du spectateur .»
Un film d’une richesse infinie …

Sources : senscritique.com – Première juillet 2023 – Positif – Télérama juillet 2023 – Dossier de presse.

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