En 1900, le père de Paula Becker, 24 ans, lui présente la seule alternative possible à ses yeux : « Ou tu trouves un mari et tu pourras peindre s’il est d’accord. Ou tu trouves une place de gouvernante. Tu ne seras jamais une artiste d’exception. Une femme ne peut pas être peintre. »

La jeune femme ne l’entend pas ainsi et lors d’un séjour à Worpswede, une petite ville du nord de l’Allemagne où réside une communauté d’artistes soucieux de se tenir loin des conventions de la peinture académique, elle rencontre le peintre Otto Modersohn avec qui elle se marie. Malgré l’amour et l’admiration de son mari, le manque de reconnaissance la pousse à tout quitter pour Paris. Elle devient la première femme peintre à imposer son propre langage pictural.

Christian Schwochow retrace avec sensibilité les sept dernières années de la vie de cette artiste disparue précocement. Des décors  champêtres de Basse-Saxe à l’intimité d’ateliers parisiens, en passant par les scènes de la vie conjugale dans une maison isolée au coeur de paysages enneigés, il la suit dans son avide quête de liberté et son opiniâtre désir de s’exprimer. Dès les premières images de Paula, le travail du chef opérateur Frank Lamm saute aux yeux, avec une reconstitution précise de Worpswede. Autre atout du film : son interprète principale, la Suissesse Carla Juri. Sous ses traits, Paula Modersohn-Becker devient non seulement une pionnière de la peinture impressionniste, mais aussi et surtout une femme libre, en avance sur son temps, qui prend sa vie et son destin en main.

Paula Modersohn Becker (1876-1907)
En juin 2016 le musée d’art moderne de la Ville de Paris lui a consacré une rétrospective . Marie Darrieussecq a publié à son propos la même année Etre ici est une splendeur (P.O.L)

Sources : Télérama, La Croix, 01/03/2017 – Dossier de presse.