L’autre côté de l’espoir
jeudi 4 mai 2017
19:00 et 21:00
Résumé : Helsinki. Deux destins qui se croisent: Wikhström, la cinquantaine, décide de changer de vie en quittant sa femme alcoolique et son travail de représentant de commerce pour ouvrir un restaurant. Khaled est quant à lui un jeune réfugier syrien, échoué dans la capitale par accident. Il voit sa demande d'asile rejetée mais décide de rester malgré tout. Un soir, Wikhström le trouve dans la cour de son restaurant.
Pays : Finlande
Année : 2016
Durée : 1h38
Version : VOST
Titre original : Toivon tuolla puolen
Date de sortie en France : 15 mars 2017
Réalisateur : Aki Kaurismäki
Scénario : Aki Kaurismäki
Avec : Sherwan Haji, Sakari Kuosmanen, Ilkka Koivula ...
Fiche
bobine
Le cinéma d’Aki Kaurismäki est un monde en soi, dans lequel les hommes ont les cheveux gominés, les femmes portent des impers démodés, les téléphones sont en bakélite et le rock’n roll, fût-il déglingué, veut encore dire quelque chose. Dans l’Autre côté de l’espoir , tout cet univers est en place, mais depuis Le Havre en 2011 la vie réelle ne s’est pas arrangée…
Enseveli sous un tas de charbon, couvert de suie dans la nuit noire du port d’Helsinki, il n’a pas de nom, pas de visage, pas d’identité, c’est un étranger. Faux-frère de L’Homme sans passé , il devra attendre que son passage aux douches publiques le lave de son anonymat : il s’appelle Khaled et il est réfugié syrien. Convoqué au bureau de l’immigration, il raconte son histoire comme on réciterait une liste de courses à une employée tout aussi impassible que lui. Un autre réfugié lui conseille cependant de sourire, parce qu’ici on expulse ceux qui sont tristes…
Parallèlement, Wikhström, représentant de commerce de 50 ans, qui vient de quitter sa femme alcoolique sans un mot, est bien décidé à réaliser son rêve: devenir restaurateur. Après avoir gagné une belle somme d’argent au poker, il achète une affaire pas si florissante que cela… Un bon filon, lui confie une cliente, parce que quand tout va bien, on boit, et quand tout va mal, on boit aussi… Wikhström récupère en prime les employés : un cuisinier, un portier, une stagiaire et Khaled qui occupait indûment le local à poubelles… On retrouve dans L’autre côté de l’espoir l’humour pince sans-rire de Kaurismäki et cette ironie désespérée qui nous rappelle à quel point son cinéma puise par petites touches dans celui de Chaplin, dans cette grâce triste qui retourne la misère économique en possible terrain de jeux. Il accueille dans ses films des laissés-pour-compte, des prolétaires « économiquement faibles » pour leur faire jouer quasiment toujours la même histoire. Avec Khaled et les autres réfugiés, L’Autre côté de l’espoir pose avec une merveilleuse acuité la question de l’asile et de l’altérité.
Sources : Libération et Le Monde 14/03/2017. Utopia gazette. L’Obs 16/03/2017.