ASSOCIATION CHALONNAISE POUR LE CINEMA

Le Procès Goldman

jeudi 28 septembre 2023

16:00 et 18:30 et 21:00

En sortie nationale

Résumé : En novembre 1975, se tient le second procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche soupçonné d’avoir tué deux pharmaciennes lors d’un braquage qui a mal tourné. Il risque la peine capitale mais clame son innocence et devient en quelques semaines l’icône de la gauche intellectuelle. Pierre Goldman, insaisissable et provocateur, rend l’issue du procès incertaine...

Pays : France

Année : 2023

Durée : 1h55

Date de sortie en France : 27 septembre 2023

Réalisateur : Cédric Kahn

Scénario : Nathalie Hertzberg et Cédric Kahn

Image : Patrick Ghiringhelli

Avec : Arieh Worthalter, Arthur Harari, Jeremy Lewin ...


Fiche
bobine

En novembre 1975, Pierre Goldman, militant d’extrême gauche condamné à la réclusion à perpétuité pour quatre braquages, dont l’un a causé la mort de deux pharmaciennes, comparaît pour un procès en appel où il risque la peine de mort. Si l’accusé a toujours reconnu les vols à main armée, il nie être coupable des meurtres.
Cedric Kahn remet au goût du jour le procès qui a enflammé la France il y a presque 50 ans et pour ce faire, il décide de ne jamais quitter la salle du tribunal à deux ou trois scènes près. Pas de musique, pas de flashbacks, seulement le déroulement du procès, avec ses passes d’armes, les réactions d’une salle chauffée à blanc et une répartition assez égale entre les interventions de l’accusation et de la défense. Tout est fait pour que le spectateur se retrouve au cœur des années 70, et soit attentif à chaque prise de parole.
Le dispositif pourrait paraître austère et théâtral, il se révèle au contraire passionnant car la puissance du verbe y est magnifiée. Le réalisateur évite tous les pièges inhérents au genre : l’édification, les répétitions, les effets de manches et le cabotinage des comédiens et ce faisant, il dresse un portrait dérangeant de l’accusé : un homme mystérieux, à la fois suprêmement intelligent et terriblement destructeur.
Kahn place les spectateurs dans le rôle difficile d’un juré. Il ne prend pas parti. « J’aimerais, affirme-t-il, que le film rende hommage à la justice. Dans un procès, il n’y a pas une vérité mais des vérités. Chacun est dans la survie et défend sa position.
Appréhender la vérité est un exercice difficile qui demande temps et rigueur. Et il ajoute : Un État qui n’accepterait plus la présomption d’innocence n’est plus un État de droit. Or,
aujourd’hui, la présomption d’innocence est beaucoup bafouée, notamment par la presse. Il y a aussi une avidité du public de savoir, de transparence et de rapidité. Tout cela s’oppose, car la justice et le débat contradictoire prennent du temps. »
Ce long métrage de deux heures, qui passe à la vitesse de l’éclair, impressionne par sa richesse thématique et son invention formelle. Un très grand film de procès.

 

Sources : senscritique.fr, lesechos.fr, lepoint.fr, telerama.fr, Le Monde 17 mai 2023