Les Feuilles mortes
jeudi 5 octobre 2023
17:00 et 19:00 et 21:00
Résumé : Deux personnes solitaires se rencontrent par hasard une nuit à Helsinski. Chacun tente de trouver en l’autre son premier, unique et dernier amour. Leur chemin vers ce but louable est obscurci par la perte d’un numéro de téléphone, de leur nom et de leurs adresses réciproques. Malgré les malentendus tenaces, ils tentent de construire une relation. Un bijou de laconisme.
Pays : Finlande
Année : 2023
Durée : 1h21
Version : VOST
Titre original : Kuolleet lehdet
Date de sortie en France : 20 septembre 2023
Réalisateur : Aki Kaurismäki
Scénario : Aki Kaurismäki
Image : Timo Salminen
Avec : Alma Pöysti, Jussi Vatanen...
Fiche
bobine
Pour son dernier opus, Aki Kaurismäki ne va pas nous surprendre par l’originalité du sujet, mais on sait que toute la richesse de son cinéma est dans le verbe et le complément…il retrouve ici l’univers connu des tristes banlieues prolétaires d’Helsinki, avec ses déshérités, ses laissés-pour-compte, ses « amputés du cœur » chantés par Brel, l’histoire est banale, on pense qu’il nous refait encore une version d’un même film, et pourtant on sort de la salle étonné, envouté, rempli d’une force imprévisible qu’on appelle espoir…
Ansa et Holappa sont deux âmes solitaires qui rêvent de sortir de leur vie triste et médiocre. Elle prend les emplois qu’on lui donne, lui perd ceux qu’il a en raison de son alcoolisme. Ils se rencontrent un soir par hasard et vont tenter de tisser une histoire d’amour parsemée d’embûches aussi pathétiques que burlesques où s’exprime tout l’humour acide du réalisateur.
Comme dans ses films précédents, Kaurismäki reste fidèle à ses propres codes, aux antipodes du misérabilisme. Il ne peint pas la précarité sociale, il est à sa hauteur et montre comment on essaye d’en sortir, avec la solidarité, les sentiments, la dédramatisation… Par son style si particulier, empreint de légèreté, de sobriété, de pudeur et de poésie, il parvient une fois de plus à nous émouvoir au plus haut degré.
Les décors et les costumes respirent les années 60, et seule la radio diffusant des nouvelles de la guerre en Ukraine nous ramène au présent, comme pour montrer que le cinéma de Kaurismäki a une dimension intemporelle. Par leur jeu juste et dépouillé, les deux acteurs principaux portent magnifiquement le film et sa dimension émotionnelle.
Les feuilles mortes se ressemblent chaque automne, mais ce ne sont jamais les mêmes et elles se ramassent à l’appel du rare réalisateur qui sait transformer la mélancolie en bouquet de fleurs et d’espoir…
Sources : Dossier de presse, Le bleu du miroir, Cineuropa.