Dans ce film, son quatrième, le réalisateur d’origine iranienne, Babak Jalali, s’intéresse à la plus grande communauté afghane en exil aux Etats-Unis.
Après Radio Dreams, tourné également en Californie, dans la région de St Francisco, Babak Jalali souhaitait raconter l’histoire de ces gens qui ont été traducteurs ou interprètes pour l’armée américaine en Afghanistan. Il a rencontré plusieurs personnes, principalement des hommes, tout en sachant que des femmes avaient également exercé ce métier. Agacé par l’image des femmes afghanes, véhiculée par certains médias, voire au cinéma, il tient à montrer leur puissance et leur indépendance.
Il crée le personnage de Donya, jeune femme de 20 ans, née à Kaboul, récemment arrivée aux Etats-Unis et qui travaille dans une fabrique de « Fortune Cookies ». Ces petits gâteaux contiennent des prédictions ni trop positives ni trop négatives.
Le noir et blanc, granuleux et lumineux, est soutenu par une superbe bande son originale. Les plans fixes cadrent et enferment le personnage de Donya. Son quotidien apparait
morne, fragile et un peu triste. Elle fait du surplace entre l’entreprise de cookies (tenue par une communauté chinoise), ses visites chez le psychiatre (elle souffre d’insomnies) et
quelques amies qui l’aident dans sa quête d’amour et d’attachement.
Donya est promue rédactrice des messages des « Fortunes Cookies ». Elle va alors se mettre en mouvement et provoquer pour elle-même les possibilités décrites par les petits messages dans les gâteaux.

Comme chez Jarmusch ou Kaurismäki, dans un parfait équilibre entre mélancolie et drôlerie la tonalité du film est extrêmement poétique et pose un regard bienveillant sur tous les personnages.

« Une délicieuse mélancomédie. » Transfuge Magazine. 

Sources : dossier de presse – Télérama, 9 décembre 2023.