Résumé : Pour préparer son nouveau rôle, Elisabeth Berry une actrice célèbre, vient rencontrer celle qu’elle va incarner à l’écran, Gracie Atherton-Yu dont la vie sentimentale a enflammé la presse à scandale du pays vingt ans plus tôt. Lorsque l’actrice hollywoodienne, vient passer du temps au sein de la famille pour mieux comprendre Gracie, la dynamique familiale s’effiloche. Parallèlement, Elizabeth et Gracie s’étudient… c’est alors que les similitudes et les différences entre les deux femmes commencent à s’estomper…
Pays : USA
Année : 2024
Durée : 1h57
Version : VOST
Date de sortie en France : 24 janvier 2024
Réalisateur : Todd Haynes
Scénario : Samy Burch et Alex Mechanik
Image : Christopher Blauvelt
Musique : Marcelo Zarvos
Avec : Natalie Portman, Julianne Moore, Charles Melton ...
Fiche
bobine
Pour un projet de film sur une famille, dont l’origine a suscité un scandale très médiatisé, Elizabeth, une comédienne, se rend à Savannah en Georgie, afin de mieux connaître la femme qu’elle va incarner et comprendre de quelle façon tous les membres de cette famille ont survécu à ce scandale. Gracie avait enflammé la presse people et passionné le pays deux décennies plus tôt, en entretenant à 36 ans une relation avec Joe, alors mineur et de 23 ans son cadet. Les deux sont maintenant parents de grands enfants qui se préparent à quitter le giron familial, mettant le jeune mari dans une situation paradoxale où il est à la fois confronté à sa propre jeunesse et à la sortie du cocon parental de ses enfants adolescents.
Au-delà des faits narratifs, le fond est tout aussi puissant. D’abord l’écart énigmatique entre le passé brûlant entraperçu et la routine familiale du couple formé par Gracie et Joe, après plus de deux décennies partagées. Et plus encore, la relation en miroir, ambiguë et glissante, entre les deux héroïnes, le modèle et son double en devenir. Gracie est combative, lunatique, ombrageuse. Elle se définit comme « naïve », est toujours plongée jusqu’au cou dans la réalité quotidienne. Elizabeth, en retrait, observe, analyse, rêve. Pure actrice, elle est portée, elle, à jouir d’une imitation de la vie, d’un simulacre qui est le cœur même de son travail. May December explore l’une des grandes caractéristiques de l’espèce humaine : son impressionnante capacité à ne jamais se regarder en face.
Le film trouve toute sa profondeur et son intérêt dans le face-à-face obscur et redoutable que les deux femmes initient. Elles se jaugent, se guettent, le vertige est bien connu et le syndrome parfaitement identifié : jouer l’autre, c’est s’exposer à le devenir. Petit à petit, Elizabeth sème le trouble dans cette famille aux équilibres imparfaits. Tout en jeu de reflets et en plans miroir, May December est une habile réflexion sur la façon dont nos histoires, ou celles que l’on se raconte, sont constitutives
Sources : avoir-alire.com, lepolyester.com, dossier de presse.