C’est l’hiver à Yanji, une ville au nord de la Chine, à la frontière de la Corée. Venu de Shanghaï pour un mariage, Haofeng, un jeune trader, s’y sent perdu. Lors de la visite d’un parc à thème sur la culture locale, il rencontre Nana, une jeune guide touristique, qui lui présente Xiao. Les trois se lient rapidement, cette rencontre intense se poursuit et les confronte à leur histoire et à leurs secrets. Leurs désirs endormis dégèlent alors lentement, comme les paysages et forêts enneigés du Mont Changbai.

Malgré les plans sur des blocs de glace et la neige à perte de vue, l’humanité d’Un hiver à Yanji réchauffera facilement les cœurs des spectateurs. Difficile de juger si Anthony Chen, venant de Singapour, a réussi son défi de brosser un portrait juste de la jeunesse chinoise sans être familier de cette société, mais une chose est sûre : il est parvenu à réaliser un film bienveillant et esthétique, avec un joli hommage à la Nouvelle Vague française, avec ce triangle amoureux rappelant celui de Jules et Jim et avec cette scène en un seul plan-séquence lors de la course des trois personnages dans la librairie, hommage amusant à Bande à part de Godard où une visite du Louvre se fait en courant à toute allure.
On s’attache à cette histoire d’amour et d’amitié à travers la rencontre de ces jeunes gens qui rêvent d’on ne sait quelle vie, quel amour, en buvant beaucoup, comme le veut la tradition de la Corée si proche… « Notre trio est composé d’individus qui ont subi des échecs et qui luttent contre leurs déceptions de différentes manières. Pour moi, ces trois-là se sont trouvés à un carrefour particulier de leur vie, et leurs échanges auront changé l’un et l’autre pour toujours. » déclare le réalisateur.

Sources : sites Il était une fois le cinéma, Nour Films, Télérama 22/11/22.